Décidemment, l’insécurité n’est plus le souci des seuls simples citoyens et ne serait pas, non plus causée par les malfaiteurs et les brigands. Hier vers trois heures du matin en effet, le domicile de la députée élue de Mahajanga Rahantanirina Lalao plus connue sous le nom de députée Nina a été victime d’un cambriolage. Selon les témoignages des personnes qui ont assisté à la scène, ceux qui étaient sur les lieux, auraient été interpellées par une bande lourdement armée et cagoulée, accompagnée et bien escortée par quelques éléments des forces de police. Ces derniers les ont obligés, dont un enfant de trois ans, à s’agenouiller. Ce sont les pleurs de cet enfant qui ont réveillé le voisinage. Cependant, ils n’ont pas osé intervenir du fait que les malfaiteurs ont brandi leurs fusils afin de dissuader toute tentative d’opposition au cambriolage. Les cambrioleurs ont pris avec eux un ordinateur portable et tous les téléphones portables qui se trouvaient chez les locataires mais aussi de nombreux autres objets qui se trouvaient dans la maison. Cependant et heureusement, la propriétaire, membre de l’Assemblée nationale, ne se trouvait pas sur les lieux à ce moment-là.

Mode d’emploi

Coïncidence ou pas, on ne peut pas ne pas faire le lien avec l’affaire du sénateur Lylison qui reste introuvable jusqu’à ce jour. Ce dernier étant lui aussi un élu de la ville des fleurs que le régime a pris pour cible après son appel à la ville morte, il y a quelques mois de cela. Pourtant, après des perquisitions ici et là, la culpabilité de ce dernier n’a pas encore été établie jusqu’alors. Cela n’ayant pas empêché le régime de lui mettre sur le dos un mandat d’arrêt. Idem pour la députée de Mahajanga qui, après les faits, n’a pas manifesté le moindre signe de vie et reste introuvable jusqu’à maintenant. Sa famille se demandant même si la députée n’a pas déjà été mise aux arrêts avant cette descente en force à son domicile. L’opinion se demande donc si ce genre de pratique consistant à mobiliser les forces de l’ordre pour effectuer des missions d’intimidation et de pillage est devenu un mode d’emploi de nos jours. La situation était contradictoire avec l’essence même des forces de l’ordre qui est de protéger le peuple et ses biens. La situation n’a pas manqué de faire réagir les « Zanak’i Mahajanga » qui sont déjà en réunion. Pour ces derniers, la question se pose de savoir pourquoi s’acharne-t-on sur leurs natifs, alors qu’ailleurs, certains pris en flagrant délit de transport de cannabis n’ont jamais été vraiment inquiétés. Dans tous les cas, cette affaire est à suivre de près.

Régis Kabary