Les dirigeants actuels et les politiciens en général ne se lassent pas de dire et de redire à la population quoi faire ou de l’interpeller sur tel ou tel sujet. Entre eux également, ils ne mâchent pas leurs mots pour se dénoncer ou encore se donner de belles leçons de « politique  ». C’est incompréhensible de voir qu’entre eux, ces personnes qui créent même la zizanie dans ce pays, se lynchent et se font la guerre publiquement. Comme si c’était en quoi consiste la politique dans notre pays. Pour certaines personnes, grâce à eux, les mots qu’on connaissait si bien, prennent dans ce monde un sens cauchemardesque. La liberté, la démocratie, le patriotisme, le gouvernement, tous ont un parfum de folie et de meurtre. C’est en tout cas ce que pensent actuellement la majorité des malgaches qui vivent à 92% dans la misère et la pauvreté chaque jour durant. Ces quelques mots sont brandis et hurlés à tue-tête par nos politiciens, alors que l’application et même la définition ou l’essence de ces termes, ils ne les connaissent point. La liberté, c’est devenu un concept totalement obsolète à Madagascar, ignoré et foulé au pied par les tenants du pouvoir et maltraité par les autres. La démocratie, tout le monde en tient un sens différent, selon ce qui leur est avantageux. Le patriotisme, une notion depuis longtemps oubliée par ces personnes-là qui disent vouloir le bien de la Nation, de la patrie. Ce qui nous a fait dire un jour que la patrie est devenue apatride. Quant au gouvernement, il s’agit maintenant non  plus des personnes qui se mettent au service du peuple et du pays, mais d’une association de personnes cherchant à mettre le pays au service de leurs propres intérêts.

A ce sujet, la « nomination » de l’ancien président Marc Ravalomanana en tant que coach officiel de la mairesse d’Antananarivo en est une preuve évidente. Ce qui confirme également la crainte des observateurs et de ceux au sein du conseil municipal que les affaires familiales priment au sein de la Commune Urbaine d’Antananarivo. Et bien d’autres usent des mêmes pratiques, que ce soit au sein de l’Administration publique ou même dans les hautes sphères de l’Etat. Nul n’ignore que l’accession à ces postes clés qui sont sources d’innombrables avantages dépendent en majeur partie, non pas du curriculum vitae ni même des connaissances que l’on a acquises, mais des connaissances que l’on possède. C’est ainsi que toutes ces idées qui pourraient rendre la situation malgache meilleure  contribuent à la rendre encore plus accablante. Dans la pratique, une personne prend un coach pour avoir des conseils ou du moins pour pouvoir prendre une certaine orientation. Les conseils de ce coach seront et devront être appliqués à la lettre pour la réussite de l’entreprise. D’ores et déjà, on ne voit que trop bien l’ancien maire de la capitale devenu président pour ensuite exilé en Afrique du Sud donner des « ordres  » au sein de la Commune Urbaine d’Antananarivo.

Ce cas-là n’était qu’un exemple parmi tant d’autres dans notre pays, le genre de chose qui bloque et paralyse complètement Madagascar. Comme nous le disions, les mots qu’on connaît bien, prennent dans ce monde un sens cauchemardesque. La liberté, la démocratie, le patriotisme, le gouvernement- tous ont un parfum de folie et de meurtre. Ils sont utilisés à chaque occasion par des personnes sans scrupule qui n’hésitent pas à se servir du mal qui ronge le pays et qui tue les malgaches pour seulement parvenir à des buts personnels. Ils ne sont plus que des slogans que n’importe qui brandit pour attirer la foule à la recherche d’un quelconque sauveur pourvu qu’il soit bon orateur. Et de belles paroles, il y en a partout, des démagogues, Madagascar en regorge. Il ne nous appartient pas de juger qui que ce soit. Mais dans l’espérance de l’amélioration de la situation  de notre pays et de nos compatriotes, il apparaît que c’est un devoir de dire les choses et de dénoncer ce qui ne devrait pas se faire, des choses devenues inacceptables à Madagascar. Le fait est que pour pouvoir envisager un avenir, il nous faut dès maintenant réagir, sans pour autant vouloir être à notre tour des donneurs de leçon.

Ny Aina Rahaga