Les habitants de la localité de Soamahamanina ainsi que de ses environs tiendront une descente massive dans les rues ce jour et leur revendication est, somme toute, simple mais finale : le départ définitif des Chinois ainsi que de leurs engins ! Une semaine après la venue du président de la République dans le district de Miarinarivo où durant son retour vers la Capitale, Hery Rajaonarimampianina a déclaré avoir vu les banderoles des paysans de Soamahamanina, une nouvelle action est donc menée par ces derniers. Et elle sera d’envergure puisque d’après nos sources, la manifestation sera soutenue par des habitants venant d’autres localités dont ceux du district d’Arivonimamo mais aussi des citadins de la ville de Miarinarivo. Force est ainsi de constater que la population de cette localité devenue subitement célèbre dans tout Madagascar et même dans le monde entier, ne lâche pas prise et souhaite réellement se débarrasser définitivement de ces étrangers qui exploitent la terre de leurs ancêtres.

Forêt de « tapia »

Rappelons qu’avec la bénédiction de l’Office national de l’environnement (One) qui lui a accordé un permis environnemental, la société chinoise Juixing Mines Sarl était autorisée à exploiter un projet minier qui fait aussi l’objet de virulente contestation, non seulement de la part de la population locale, mais aussi de l’Eglise catholique romaine et de très nombreuses organisations de la société civile. Pour ces dernières, on peut citer le Centre de Recherches et d’appui pour les alternatives de développement-Océan indien (Crrad-Oi), le syndicat des organisations agricoles (Soa), le collectif pour la défense des terres malgaches (Tany), l’association « miaro Aina-zon’olombelona sy tontolo iainana » (Mazoto), de la plate-forme de la société civile de la Région Diana, du « Federasionan’ny vehivavy tantsaha eto Madagasikara », le projet Taratra et le « Sehatra iombonana ho an’ny Fananan-tany » (Sif). Le fait est que la majorité des propriétaires touchés par l’exploitation dénoncent l’expropriation à leur encontre ainsi que la destruction des terres qui assurent leur survie quotidienne, renferment leurs cultures à travers les tombeaux qui seront rasés, la démolition d’église et d’école entrant dans la concession de la société chinoise. Tout cela constitue une violation manifeste des droits fondamentaux de la population qui conteste aussi la destruction de la forêt de « Tapia » en particulier et de l’écosystème dans la région en général.

J.L.R – Ny Aina Rahaga