Cela n’aurait dû être qu’un différend entre deux opérateurs mais lasse de l’arrogance de ceux qui se prétendent être proches du pouvoir, la population a manifesté à sa manière. Bilan : le bureau du district a été dévasté par la furie populaire et 3 personnes ont été blessées par les balles des forces de l’ordre.

Le départ de la manifestation est partie du commissariat de la police et son origine vient de la plainte d’un opérateur appelé Besoa Eric contre un autre portant le prénom de Rodrigue au sujet d’un emprunt non honoré. Pour le dernier qui n’est autre qu’un ancien maire de la commune rurale d’Anjahana, et évidemment opérant dans la filière vanille comme le premier, il affirme avoir déjà payé toutes ses dettes. Bien sûr, la population de la ville de Maroa a pris partie pour le dénommé Rodrigue pour au moins deux raisons : tous le connaissent honnête et  surtout Besoa Eric a l’habitude de semer la terreur dans cette petite ville arguant qu’il est proche du pouvoir actuel, selon le témoignage des habitants. La vraie origine du problème est que l’ancien maire a décidé de ne plus fournir au premier la matière première tant convoitée dans cette partie de l’île : la vanille. Evidemment, cela n’a pas plu à Besoa Eric qui a monté tout un dossier  judiciaire dont le motif serait lié à un prêt contracté par l’ancien maire à son désormais adversaire. Ainsi, un mandat d’arrêt aurait été lancé depuis Toamasina et dont l’exécution serait revenu aux policiers.

Troisième halte

Par conséquent, la population locale s’est d’abord dirigé vers le commissariat de la ville afin de libérer l’homme et effectivement, les policiers ont décidé de s’y soumettre vite fait en avançant que finalement, aucune plainte n’est déposée dans leur bureau. En estimant que cette plainte aurait pu venir du Tribunal, la foule en colère s’est mise de nouveau à marcher vers  ce lieu où pour se défiler, les agents qui y travaillent, ont annoncé que le dossier en question se trouve au bureau du district ! Arrivée à cette troisième halte, la population a exigé le dossier en question et apparemment, la réponse donnée par un responsable n’aurait fait qu’attiser leur colère, et d’où le saccage des bureaux. Ainsi, tout papier administratif ou non a été pris et brûlé et en voulant  sauver l’infrastructure, les forces de l’ordre qui ont fait des tirs en l’air, ont blessé 3 personnes dont un enfant qui se trouve dans un état critique et un autre blessé à la jambe.

Selon les informations obtenues, la ville s’est un peu accalmée en fin de soirée mais de nouveau regroupement de la population aurait été constaté autour de l’établissement commercial de l’opérateur Besoa Eric. Bref, tout n’est pas encore sous contrôle à Maroantsetra et pire, de nouvelles explosions seraient attendues ce jour. Il faut dire aussi que l’ancien maire d’Anjahana reste populaire dans ce district.

J.L.R –  Elias Fanomezantsoa