S’il est bien une façon de n’offenser personne tout en disant la vérité crue et nue, c’est bien cette idée farfelue du « politiquement correct ». Selon Pascal Pigeolet, le « politiquement correct » est la meilleure chose que l’on ait inventée pour permettre aux imbéciles de l’ouvrir et obliger les gens de bon sens à la fermer.  Ceux qui comprennent la réalité des choses seront soumis au politiquement correct pour au final ne rien dire de ce qui est réellement, de ce qui choque. Pour les autres qui malheureusement sont enclins à dire ces choses un peu bête, ils pourront se considérer comme des éclairés ayant droit à la parole et à qui on accorde assez d’importance. Et bien c’est cela, et les discours de nos politiques en sont remplis de ce «  politiquement correct ». Malheureusement, à Madagascar on ne s’est plus contenté à la parole mais aussi aux actes. Le politiquement correct s’est aussi étendu aux actions. Pour être plus clair, il existe maintenant des actes qui sont devenus légitimes, acceptables du fait de la politique. En quelques sortes des pratiques politiques deven à un cheveu près de devenir des mœurs que l’on ne peut et ne pourra plus éviter à chaque fois.

C’est bien le cas de le dire par exemple lorsque des gens armés et en tenues de policiers débarquent à n’importe quelle heure de la nuit au domicile d’un simple citoyen ou d’un élu. Prétextant devoir faire une perquisition et mettant les propriétaires à genoux ou les évacuant de leurs propres domiciles. Ce fut le cas dernièrement de la famille d’un député élu sous les couleurs d’un parti d’opposition. Or, et en premier, les perquisitions, qu’il y ait mandat ou pas, ne devraient point se faire qu’après une certaine heure de la matinée, et non en pleine nuit ou même à 5 heures du matin. En tout cas, c’est ce que la loi dans le pays commande, mais on sait que les lois depuis un certain temps ne servent plus à rien, sinon aux seuls intérêts des détenteurs du pouvoir. Le problème, c’est qu’il ne s’agit nullement d’un cas isolé car rappelons le, ce fut également la même chose au domicile du colonel Lylison après son appel à la ville morte. Pour peu, les locataires du domicile de ce dernier se seraient réveillés à une heure normale du matin, comme tout bon citoyen de ce pays. Mais non, cela semble maintenant trop demandé aux autorités que de respecter les lois. Or, dans ces deux cas, l’on a à faire à des personnes qui ont quand même un rang respectable dans la société. L’un étant un colonel de la gendarmerie malagasy et l’autre une élue membre actuelle de la chambre basse du parlement. Au vu de ces cas là, on n’imagine même pas ce qui pourrait arriver aux simples citoyens et bon gens que nous sommes. Comme le cas de cette victime de l’attentat de Mahamasina qui, à l’heure où la famille était en deuil, a vu débarquer les mêmes forces de l’ordre pour ce même motif de perquisition. Ceci n’étant qu’un exemple parmi tant d’autres, mais reflète bien la réalité dans notre pays. Le simple fait de ces voitures « officiels » ou de police qui ne suivent jamais le Code de la route, le fait que chaque moindre manifestation de foule, en ville ou ailleurs, soit sévèrement réprimé à coup de lacrymogènes et autres moyens et bien d’autres, en sont une preuve indéniable.

Tous ces actes sont désormais permis dans notre pays, au nom de la démocratie, de la liberté d’expression ou de l’intérêt supérieur de la Nation. Contradictoire direz-vous et surement que cela apparait ainsi au premier abord, mais il est maintenant question du « politiquement correct ». Et les actes aussi sont politiquement correct, permis dans le cadre de la politique. Que ce soit de leurrer la population, de l’utiliser à ses propres fins ou on ne sait quoi d’autres encore, il n’y a plus rien à redire. Tenir des discours des plus démagogiques ou annoncer que l’on va changer l’eau en vin et le pays en un paradis. Ou encore exclure et expulser les personnes de leurs maisons et de leurs terrains de nuit ou de jour selon les caprices de certains. Tout est désormais permis grâce à ce politiquement correct et les premiers à en jouir sont les tenants du pouvoir bien évidemment. C’est cela le politiquement correct et Le luxe, c’est la liberté d’esprit, l’indépendance, bref le politiquement incorrect.

Ny Aina Rahaga