En visite à Paris dans le cadre du sommet de la Francophonie économique et numérique, le président de la république Hery Rajaonarimampianina s’est exprimé sur le plateau de l’émission 64 minutes de Tv5 Monde pour une quinzaine de minutes environ. Lors de son intervention, les sujets chauds de la Grande île ont tous été évoqués et discutés les uns après les autres. En réponse aux questions du journaliste, le président de la république n’a eu de cesse de dire que ceci et cela se  trouve être une priorité pour son régime et son mandat. Que ce soit la lutte contre la pauvreté, la corruption ou l’insécurité. En ce qui concerne la pauvreté qui touche presque 95% de la population malgache, ce dernier a tout simplement imputé le problème au fait que Madagascar a traversé plusieurs crises politiques depuis son indépendance. Idem pou la corruption qui est également un héritage du passé de Madagascar mais également un résultat de la pauvreté. Ainsi, les changements et les résultats économiques et sociaux « ne se sont pas répercutés au niveau de la population ». A se demander sur qui se sont-ils répercutés dans ce cas. Le malaise de Madagascar réside, selon le président de la république, dans le fait que l’alternance démocratique ne prime point aux yeux de la classe politique malgache, en soulignant que sur 13 présidents depuis l’indépendance, 6 seulement ont été élus par voie démocratique. Or, cette alternance et surtout des élections constitueraient, selon lui, un socle solide pour le développement du pays.

Spéculations

Pourtant, malgré qu’il ait été porté au pouvoir par la voie des urnes, le président de la république n’a toujours pas pu, après deux années à la tête du pays, instauré une réelle stabilité politique et sociale à Madagascar. En ce qui concerne l’insécurité dans notre pays, comme pour le cas des deux français assassinés à Sainte Marie et également des millions de malgaches qui vivent continuellement dans la peur, il s’agit d’une priorité pour le pouvoir. En somme, les problèmes du pays sont les priorités du régime et du président de la république qui ne font que spéculer sans réellement agir. Pour eux, « on voit et on vit une amélioration de la condition de vie de la population ». Le problème est que cela ne se voit pas dans la réalité des malgaches et la concrétisation des paroles de ces derniers tardent à pouvoir être vérifiée. Les 1,6 millions de malgaches touchés par l’insécurité alimentaire sévère et la malnutrition chronique dans la région Sud de l’Ile le confirmeront. Finalement interrogé sur le grand rendez-vous qui attend la grande ile d’ici peu, le 16^ème sommet de la Francophonie, le chef de l’exécutif de souligner que Madagascar est prêt et que toutes les conditions sont réunies pour un sommet digne de ce nom. A croire qu’il n’est même pas au fait des réalités sur le terrain en ce qui concerne les préparatifs du sommet. « La tenue de ce sommet consacrera le retour de Madagascar dans la Communauté internationale ». Et bien, c’est encore loin d’être gagné.

Régis Kabary