Beaucoup n’iront pas cracher sur ce morceau de nos jours, et même pour beaucoup moins que ça, mais apparemment ce ne sera pas le cas de la députée Nina qui a affirmé encore une fois sa fidélité envers le président de la Transition. En réalité, l’origine de l’emprisonnement de 4 de ses enfants serait une affaire de débauchage !

Rappelons d’abord que mardi 13 septembre dernier vers 3h du matin, une dizaine d’éléments policiers lourdement armés et cagoulés se sont pointés chez la députée élue dans la circonscription de Mahajanga, Rahantanirina Lalao dit Nina. « Après plusieurs boucans à la porte, la propriétaire du lieu étant absente, ce sont les enfants qui ont ouvert la porte. Des policiers cagoulés ont surgi dont certains sont en tenue civile. D’après la déclaration de la députée, ces derniers ont commencé à fouiller toute la maison en cherchant des milices et des armes comme ils ont dit, et ce, sans mandat ni papier, mais arme à la main. Les enfants sont terrorisés et les policiers les ont obligés à s’agenouiller, même l’enfant de 3 ans, qui criait jusqu’à réveiller les voisins des 67Ha à côté du Ceg. Les policiers ont tabassé les 4 enfants dans la maison de la parlementaire Nina devant les autres, un des enfants n’a pas pu se retenir et s’est défendu en cognant également un des policiers. La police a ramené au poste du commissariat central Tsaralalana les 4 enfants sous prétexte d’obstruction à la loi en continuant de les tabasser au commissariat de police. Les policiers ont aussi amené les ordinateurs, tablettes et tous les téléphones se trouvant dans la maison ».

Etat de droit

C’est ce qu’on pouvait lire sur les murs d’un site d’information très prisée par les internautes. Blessés, ces quatres enfants ont été soignés aux urgences de l’Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona, et actuellement, ils sont tous à la prison d’Antanimora.

Selon la déclaration de la députée Nina, un garde du corps d’une personnalité du régime lui a appelé, quatre jours avant cette visite nocturne des policiers, et lui a proposé la somme de 5 milliards de nos francs, soit 1 milliard d’ariary pour  travailler pour le compte du régime. Apparemment, l’offre n’a pas intéressé l’élue de Mahajanga qui a, encore une fois, affirmé sa fidélité envers l’ancien président de la transition. Et entourée de l’équipe d’Ambodivona, la députée Nina a tenu une conférence de presse hier pour dénoncer les abus perpétrés contre sa famille actuellement. Du coup, les observateurs se demandent si les procédures judiciaires y afférentes ont été rigoureusement suivies, comme l’exige l’Etat de droit puisque tous ont été étonnés de savoir qu’on pouvait frapper les suspects et pire, faire agenouiller un bébé de trois ans.

J.L.R