Il fallait s’attendre à cette injonction venant de la population locale  pour une décision définitive concernant l’exploitation aurifère de Soamahamanina par les Chinois. Pour les habitants de la localité, l’ultimatum court jusqu’à mercredi prochain à minuit !

Après la manifestation autorisée d’avant-hier dont le but est de démentir les accusations portées contre elle, l’association Vona de Soamahamanina a tenu une conférence de presse hier pour annoncer un ultimatum : l’Etat doit prendre la décision ferme d’annuler une bonne fois pour toute l’autorisation d’exploiter de la société Juixing Mines Sarl et en sus, les Chinois doivent quitter les lieux avec leurs engins ! Et le dernier délai est déclaré pour mercredi 21 septembre 2016 à minuit.

Voilà donc une revendication claire et sans aucun détour que les habitants de Soamahamanina espèrent ne pas tomber dans les oreilles des sourds. « Cela fait trois mois que le gouvernement a pris la décision de suspendre les activités de cette société chinoise mais on sait que de l’or parte toujours de chez nous », a déclaré un représentant de la délégation de la population locale, hier, lors de cette conférence de presse. Mieux, l’association Vona exige l’arrêt de toute exploitation minière dans toute la région de l’Itasy et déclare ne plus être responsable de la situation après la fin de l’ultimatum.

Plus d’ampleur

Rappelons que les habitants de Soamahamanina bénéficient du soutien des Evêques catholiques ainsi que l’Eglise catholique romaine à Madagascar, de personnalités politiques, ainsi que de très nombreuses organisations de la société civile dont ) le syndicat des organisations agricoles (Soa), le collectif pour la défense des terres malgaches (Tany),  l’association « miaro Aina-zon’olombelona sy tontolo iainana (Mazoto) », de la plate-forme de la société civile de la Région Diana, du « Federasionan’ny vehivavy tantsaha eto Madagasikara », le projet Taratra et le « Sehatra iombonana ho an’ny Fananan-tany (Sif) ». Le Centre de recherches et d’appui pour les alternatives de développement-Océan indien (Crrad-Oi) ainsi que d’autres syndicats, des mouvements citoyens et même des organismes internationaux se sont déjà prononcés sur cette affaire qui prend de plus en plus d’ampleur actuellement. Et apparemment, on sera très bientôt en face d’un rebondissement dont les conséquences sont incalculables.

J.L.R