Violence sexuelle – Les enfants victimes pris en charge
L’hôpital be de Toamasina s’est doté depuis hier d’un service de prise en charge intégrée de victimes de violences sexuelles. En effet, selon le rapport de l’Unicef, 14% des jeunes filles âgées entre 15 et 19 ans en sont victimes à Madagascar et une jeune malgache sur deux est mariée ou du moins en union avant sa majorité, soit 18 ans. Ces dernières se trouvent alors confrontées à des problèmes qui pourraient pourtant être évités. Comme des grossesses précoces ou encore des complications à l’accouchement, une des premières causes de décès chez les filles de cette tranche d’âge. Selon toujours l’Unicef, sur 10 femmes qui meurent par jour suite à des problèmes d’accouchement dans le pays, 3 ne sont que des adolescentes de moins de 19 ans. La mise en place de ce service de prise en charge intégrée des victimes de violence sexuelle vise à prodiguer une assistance et les secours nécessaires aux enfants victimes de ces sévisses. En collaboration avec le gouvernement malagasy, l’Unicef vise à établir ce service dans tous les chefs-lieux de province. La mise en place se fera selon les statistiques des violences sexuelles sur les enfants. Ainsi, ceux qui ont un taux élevé seront prioritaires pour cette branche des Nations Unies pour l’éducation et l’enfance.
Pas que nécessaire
Dans une vision plus large, l’Unicef cherchera à couvrir les 22 régions de Madagascar et d’y implanter ce service. « L’UNICEF continuera à mettre en place d’autres services de prise en charge intégrée dans les chefs-lieux de province dont les statistiques sur les violences sexuelles sont élevées, et invite aussi les partenaires techniques et financiers à s’y pencher pour mieux couvrir les 22 régions afin de pérenniser cette lutte contre la violence sexuelle à l’égard des enfants», a affirmé Mme Elke Wisch, Représentant de l’Unicef à Madagascar lors de l’inauguration qui s’est tenue hier à Toamasina. L’hôpital be de Toamasina est donc le deuxième à bénéficier de l’ouverture de ce service résultant de l’appui de l’Unicef, après celui du CHU Befelatanana. Grâce à cela, les victimes ne sont plus contraintes de courir dans un service à l’autre pour être entendues et prises en charge. Elles peuvent désormais bénéficier dans un unique endroit de la prise en charge médicale par les médecins, la prise en charge psychosociale par les assistants sociaux et être entendues par les officiers de la police judiciaire. Avant l’existence de ce service, l’enfant victime devait aller dans des endroits différents et éloignés pour la prise en charge médicale, psychosociale et judiciaire dont la police et/ou la gendarmerie.
Seheno Kely