Les évènements récents ont démontré à quel point le régime actuel ne tolère pas les opposants et ceux qui contestent sa manière de faire.

Preuve en est qu’à chaque fois que les détracteurs du régime prévoient de manifester ou de tenir un meeting, les forces de l’ordre sont déployées en masse afin que rien ne se fasse. C’était par exemple le cas lorsque les journalistes du mouvement pour la liberté d’expression avait prévu de faire une marche pour enterrer cette même liberté après le vote du code de communication, il y a quelques mois déjà. Idem pour la concertation publique organisée par le mouvement « Mitsangana ry Malagasy » et le « Malagasy mivondrona ho an’ny Fanorenana » à Mahamasina samedi dernier. Pour rappel, à peu près 600 hommes en majorité de l’Emmoreg avaient quadrillé le lieu où devait se tenir la réunion très tôt dans la matinée et avaient déjà démonté les matériels de sonorisation prévus pour l’évènement. Le cas de Soamahamanina ne faisant pas exception. Car après l’expiration de l’ultimatum lancé par les villageois, et la manifestation qu’ils ont tenue par la suite, des éléments des forces de l’ordre ont dispersé et maté la foule à coup de lacrymogènes et de matraques. Il paraît clair donc que les opposants au régime ne seront jamais les bienvenus pour les dirigeants.

Principe consacré

Toutefois, les dignitaires de ce régime n’ont jamais osé déclarer la chose ouvertement, et ont juste signifié que la liberté n’est pas l’absence totale de règle. Cette fois-ci, c’est fait car le président de la République lui-même a déclaré que « nous avons besoin d’un développement, tous doivent réfléchir profondément à ces actes là car l’attitude et les manifestations de l’opposition ne font qu’entraver le développement du pays et semer le trouble ». Si le doute planait jusqu’à ce jour sur la question, tout est maintenant limpide car l’opposition est dorénavant devenue l’ennemie du développement et de la nation par la même occasion. Cette déclaration a été faite par le président de la République en marge de son déplacement à Toamasina, la capitale économique de Madagascar. M. Hery Rajaonarimampianina a rencontré les acteurs du secteur privé de Toamasina et a réitéré le renforcement de la lutte contre la corruption, l’instauration de la bonne gouvernance, la mise en place des infrastructures nécessaires et la restructuration de la Jirama pour soutenir le développement du secteur privé. Choses qui ne sont encore aujourd’hui que des déclarations contrairement au cas des opposants.

Régis Kabary