Le ministère de l’Environnement a du mal à imposer une politique de conservation et de protection de la biodiversité contre l’exploitation illégale de bois de rose et les feux de forêts qui font des ravages actuellement. Si les incendies continuent à anéantir plusieurs hectares de forêts par jour, les rares animaux qui n’ont pas été touché par ce fléau sont victimes du trafic illicite. La gendarmerie vient d’intercepter 229 tortues prêtes à être envoyées par avion.

229 tortues, dont 11 sont mortes, ont été saisies à Andranomena dans la nuit du mercredi. Deux passeurs ont également été arrêtés par les éléments de la section de recherche criminelle de la gendarmerie de Fiadanana. Le résultat de l’enquête préliminaire a précisé que ces reptiles étaient sur le point d’être transportés vers l’aéroport international d’Ivato. Cela ne peut vouloir dire qu’une chose : les tortues sont destinées pour l’exportation illicite. C’était la deuxième saisie au cours de ce mois puisque la première, rappelons-le, date du jeudi 22 septembre dernier à Antaninarenina où 198 reptiles à carapaces endémiques de Madagascar ont été interceptés. Les 6 présumés trafiquants inculpés dans cette affaire sont déjà mis sous mandat de dépôt pour attendre leur procès. Ainsi, ces deux incidents prouvent l’existence d’un réseau de trafiquants de tortues qui utilisent la voie aérienne pour sortir en catimini ces produits de la faune endémique strictement interdite dans le commerce international. Certes, les forces de l’ordre et les douaniers font d’énormes efforts pour faire face à ces crimes mais cela n’arrive pas à stopper le trafic.
L’arrestation des deux trafiquants de tortues d’hier a vite été exploitée par le ministère de l’Environnement, de l’écologie et des forêts avec la plateforme alliance Voahary Gasy comme étant un succès phénoménal de leur dur labeur. Pourtant, ces deux entités restent loin de la capacité de stopper la récolte de tortues dans leurs habitats naturels. Au contraire, le ministère et les organismes non gouvernementaux n’ont quasiment jamais pu protéger réellement la biodiversité du pays. Faut-il rappeler que le Madagascar National Parks, à qui on a confié la gestion et la protection de nos parcs et réserves naturels, figure parmi les membres de cette plateforme. Et tous savent que ces tortues ne pourraient venir que de ces zones protégées !

Dom