On ne sait plus quand ni comment la Commune Urbaine d’Antananarivo (Cua) va procéder au délogement des marchands de Behoririka. La décision a été communiqué aux locataires de cette place, il y a une semaine à peu près avec une lettre leur signifiant la destruction imminente des box en bois qui leur servent comme lieu de commerce. A ce moment-là, les projets de la Cua n’étaient pas encore assez clairs et les marchands avaient commencé à manifester leur refus de cette décision unilatérale. Ces derniers veillaient la nuit afin que la Cua ne puisse pas procéder aux démolitions tout en sachant que tôt ou tard, cela arriverait. Ce n’est qu’après que la Cua a précisé qu’il s’agira de l’assainissement du lac de Behoririka autour duquel ces commerçants se sont installés, selon eux, depuis sept ans déjà. Toujours selon les informations auprès de la Cua, il s’agit d’une de leurs actions annuelles afin de faire face aux inondations de la saison des pluies. La question se pose alors pourquoi au cours des 7 années précédentes, il n’y a pas eu besoin de déloger ces marchands, alors qu’il s’agit d’une action annuelle. Aussi, les commerçants de cette place sont descendus dans les rues hier pour manifester leur mécontentement en brandissant des banderoles. Ces derniers ont marché depuis Behoririka jusque devant le portail de l’Hôtel de Ville à Analakely.

Tous les jours

Selon les marchands, ils rendront désormais journaliers leurs manifestations jusqu’à ce que les responsables de la Cua notamment la mairesse d’Antananarivo, Lalao Ravalomanana, entendent leur revendication. Pour rappel, les locataires de la place de Behoririka  ne réclament que des mesures d’accompagnement de la part de la Cua. En effet, ces derniers s’estiment être dans leurs droits du fait qu’ils paient les taxes requises par la Cua et qu’ils sont en règle sur le plan administratif. Aussi, ces derniers n’arrêteront pas de brandir leurs banderoles tant que la première dame de la Commune n’effectue un réel échange et ne s’engage à leur accorder un lieu où ils pourront continuer leurs activités. Toutefois, leurs manifestations ne dureront pas longtemps tout simplement parce qu’ils sont obligés de vendre et de travailler. Tout au plus, selon ces derniers, ils manifesteront de dix heures du matin jusqu’à midi, afin de ne pas occasionner de gène à la population d’Antananarivo non plus.

Régis Kabary