Levée de couleurs délicate hier matin pour l’équipe dirigeante de la Cua puisque le paiement du salaire des employés a connu un retard conséquent de plus de 10 jours. Selon Harison Gabriel, « ce n’est pas l’argent qui manque mais la faute revient au Trésor ».

On ne sait de quel « Trésor » le premier adjoint au maire voulait parler puisqu’il y a le Trésor public et son démembrement au niveau des collectivités territoriales décentralisées qu’on appelle « Trésor municipal » et pour le cas de la Cua, il existe bel et bien et se trouve à Tsimbazaza. Il faut savoir aussi que le « Trésor » est une direction générale au sein du ministère des Finances et du budget et par conséquent, l’attaque verbale de Harison Gabriel s’adresse à l’Etat.

Encore une fois, les agents de la Commune urbaine d’Antananarivo n’ont perçu leur salaire du mois de septembre dernier que vers la fin de la semaine dernière pour les virements bancaires et hier, pour les bons de caisse, même si ces derniers ont été déjà disponibles vendredi dernier à 14h. On sait que le trésor municipal ferme à 15h, ce qui ne laisse guère de temps pour les employés venant de divers sites dont l’Hôtel de ville d’Analakely, les bureaux d’Isotry, d’ Anosipatrana et d’Andohalo mais aussi des 6 arrondissements, à savoir Soarano, Ambanidia, Andravoahangy Ambony, Anosy, Ambatomainty et Ambohimanarina. Habituellement et de tout temps d’ailleurs, même durant les années difficiles de la dernière Transition, les agents de la Cua perçoivent leur salaire le 20 ou au plus tard le 22 du mois en cours, comme tous les fonctionnaires de l’Etat. Et ce n’est pas la première fois que ce genre de retard, qui pénalise les employés, est constaté depuis l’arrivée de Lalao Ravalomanana à la tête de la mairie d’Antananarivo.  Effectivement, les banques n’hésitent pas à prendre des sanctions allant à un prélevement de 50 000 ariary au minimum jusqu’à une forte somme, pour ceux qui ont emprunté de l’argent. Et ils sont nombreux à le faire, notamment en cette période de rentrée scolaire puisque de son côté, la Cua n’a donné aucun soutien à ces employés – même pas un cahier et un stylo- alors qu’auparavant, ces derniers en ont toujours bénéficié.  D’autant que selon la déclaration du premier adjoint au maire, hier matin lors de la levée de drapeau, « ce n’est pas l’argent qui manque à la Cua ».

Jeu de hasard

Et c’est bien le cas de le dire puisque tous les frais exigés par la Cua ont augmenté, une hausse allant de 100% à 400%. Pour le ticket du marché hebdomadaire d’une largeur de 1,5m par exemple, il est passé de 500 ariary à 1 000 ariary, et d’où le mouvement de colère des marchands de Mahamasina depuis deux semaines maintenant alors qu’aucune communication n’a été faite. C’est aussi le cas, un autre exemple parmi une centaine, de la demande de l’acte de mariage qui coûte actuellement 10 000 ariary alors que le papier administratif ne valait que … 2 000 ariary du temps du Pds Ramiaramanana. Du coup, les agents ont fait la remarque qu’avec un ticket de marché de 200 ariary – c’était avant l’arrivée de Lalao Ravalomanana et son équipe -, les dirigeants de l’époque ont même pu se permettre d’accorder un prime trimestriel de 100% du salaire alors que  maintenant, c’est l’essentiel même qui s’est fait désirer durant plus de dix jours.

D’un autre côté, certains agents de cette institution ont avancé, à plusieurs reprises, le montant qui manquait pour le paiement des salaires et cela ressemblait plutôt à un jeu de hasard puisqu’il variait d’un jour à l’autre. Et d’où peut-être une procédure qui s’est déroulé par étape : les virements bancaires d’abord à partir du jeudi dernier, puis les bons de caisse vers la dernière heure du jour de travail de la semaine. Mais évidemment, comme il fallait un coupable, le premier adjoint au maire qui, sûrement est couvert par son supérieur, l’a trouvé, d’où la déclaration que « …. la faute revient entièrement au Trésor » dans son discours de levée de couleurs !  Pour les observateurs, il s’agit d’une annonce irresponsable si pour les agents de la Cua, qui sont loin d’être dupes, l’incompétence de l’équipe actuelle se révèle de plus en plus au grand jour.

Vladimir Illitch H.