Le phénomène anti-exploitation chinoise fait tache d’huile. Pas plus tard qu’hier, la population d’Anjeva a procédé à une manifestation  d’avertissement contre un projet d’exploitation minière initié par une entreprise chinoise. Cette dernière aurait déjà le permis d’extraction d’une colline de granite qui surplombe  le village d’Ambohimamory.

Les habitants refusent catégoriquement d’accepter une telle intrusion pour plusieurs causes dont entre autres, sociales, culturelles et économiques. En effet, cette colline que les chinois projettent de réduire en tas de moellons et de gravillons, détient l’histoire de l’origine d’Antananarivo et de la royauté merina. Personne n’a jamais pu oser toucher à cette colline quasiment sacrée bien que tout le monde sache déjà que son exploitation pourra engendrer des milliards d’Ariary. La colline est également un lieu stratégique pour la survie des habitants aux alentours. La source d’eau potable qui alimente tous les villages avoisinants se trouve dans cette carrière. Une exploitation minière risque de contaminer l’eau ou de détruire toute la source.
A part la manifestation populaire, les originaires d’Anjeva ont déjà entamé une démarche légale auprès des autorités compétentes avec comme requête : « l’annulation de l’autorisation d’exploitation accordée aux chinois ». Dimanche prochain, les « zanak’ampielezana » feront une descente massive sur le lieu afin de déterminer, ensemble, les mesures à prendre en cas de réponse non favorable de la part de l’Etat.  La solidarité des intervenants sur le foncier (SIF) est déjà au courant de cette affaire et va descendre sur les lieux, la semaine prochaine, pour encadrer la population sur ses droits.

Les dirigeants ont beau dire que la nation n’a jamais été vendue au chinois mais l’octroi de permis d’exploitation durant des dizaines d’années renouvelables tend à dire que Madagascar devient un gâteau à distribuer  aux étrangers. Les cas de Soamahamanina n’est pas isolé et risque de se répandre dans plusieurs localités de l’île. Certes, les forces de l’ordre n’ont jamais failli à leur mission anti-émeute, mais les jets de grenade lacrymogène suivis d’arrestation ne suffiront pas pour calmer la révolte populaire contre l’octroi des richesses naturelles des malgaches aux chinois. L’unique solution pour calmer la situation reste l’annulation des permis d’exploitation minière accordés aux étrangers durant cette quatrième République.

Dom