Le directeur de cabinet du ministre de la communication et des relations avec les institutions, est passé pour la deuxième fois devant la Chaîne Pénale anti-corruption dans les 67ha hier. A l’issue de l’audition, Nivo Ratiarison ainsi qu’un haut fonctionnaire de l’Ortm sont envoyés directement en prison. Ces derniers vont ainsi côtoyer les prévenus de l’affaire Soamahamanina ainsi que le leader politique Alain Ramaroson et le président de l’association Hafari, Jean-Nirina Rafanomezantsoa.

Apparemment, le dossier du Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) était bien ficelé d’autant que cette institution n’a pas lâché prise, malgré le premier report de la semaine dernière. Et effectivement, la  journée d’hier a été décisive dans cette affaire de détournement de 400 millions d’ariary à l’Office de la radio et de la télévision malagasy (Ortm) puisque Nivo Ratiarison, le directeur de cabinet du ministre de la communication et des relations avec les institutions, Andrianjato Vonison Razafindambo, et un haut responsable de l’Ortm sont mis sous mandat de dépôt après être passé devant la Chaîne Pénale anti-corruption (Cpac) pour la deuxième fois. En effet, Nivo Ratiarison et quatre autres personnes ont été auditionnés, une première fois, la semaine dernière et selon le Général Benjamina Ratovoson, le directeur territorial du Bianco de la région Analamanga, la valeur des fonds et matériels détournés dans cette affaire est estimée à la somme citée supra.  Le directeur du cabinet aurait été poursuivi pour faux et usage de faux, détournement de matériels, détournement de fonds, corruptions actives, corruptions passives, falsification de documents, et entre autres, pour franchises illégales. A l’origine de cette affaire, la somme de 3,4 millions d’ariary correspondant aux annonces publicitaires d’un opérateur en téléphonie mobile aurait été versée dans le compte personnel de Nivo Ratiarison le 15 juin dernier. Révélé par la presse, ce détournement a déclenché une cascade d’enquêtes et d’investigations de la part de la Bianco pour finalement aboutir à une pluie de soupçons dont 3 auraient été retenues contre ce dernier, selon une télévision de proximité hier, lors de ce deuxième passage devant la Cpac hier.

Fauteuil doré

Et la première question qui vient à l’esprit des observateurs ne sera que l’officialisation de son éviction de ce poste de directeur de cabinet d’autant que jusqu’ici, nous n’avons pas connaissance de la suite de cette affaire, c’est-à-dire de la date de l’enquête au fonds, si c’est le cas, ou du procès. Evidemment, la gestion des affaires publiques ne pourrait certainement pas attendre et l’actuel ministre est ainsi obligé de se séparer – ne serait-ce que momentanément – de ce dernier. Et justement, Vonison Andrianjato Razafindambo pourrait aussi être éclaboussé par cette affaire et le ministre de la communication et des relations avec les institutions serait appelé à quitter son fauteuil doré. D’ailleurs, rien ne va plus au sein de ce ministère qui n’a toujours pas de directeur général de la communication et c’est aussi le cas pour la télévision malagasy après l’abrogation de Lantomalala Rasata. D’un autre côté, ces organes médiatiques de l’Etat n’ont jamais été en mesure de protéger et d’améliorer l’image du régime en place mais aussi d’apporter des innovations susceptibles de provoquer l’engouement du public.

En tout cas, Nivo Ratiarison est donc l’énième célébrité des prisons de Madagascar où à Antanimora, il sera obligé de côtoyer le fameux Jean-Nirina Rafanomezantsoa, président de l’association Hafari Malagasy qui vient hier d’obtenir la clémence de la justice où il a été relaxé au bénéfice du doute pour sa première affaire mais est retourné en prison à cause de l’autre plainte de séquestration d’une des membres de son association. Du coup, beaucoup se demandent si le directeur de cabinet du ministre de la communication et des relations avec les institutions jouira de l’autre faveur obtenue par le leader politique Alain Ramaroson qui se trouve toujours à la maison centrale d’Antanimora mais du côté de l’aile que les détenus appellent « quartier Maputo » !

Vladmir Illitch H.