Dada devant, Neny derrière !

Il était en première ligne puisqu’il était président de la République. Ainsi, il a donné des ordres à tout le monde ! Il,  c’est Marc Ravalomanana qui a, une fois encore, montré à tout le monde son intention de tenir la commande de la …. ville, pour l’instant !

Une semaine et deux jours après sa nomination en tant que conseiller technique spécial du maire de la capitale, Marc Ravalomanana a pris, hier, les commandes de l’assainissement de la ville. Il a été à la tête d’une forte délégation de la Commune urbaine d’Antananarivo (Cua) avec, à ses cotés, sa femme Lalao Ravalomanana pour une descente aux alentours de Mahamasina où un marché a lieu chaque jeudi. Le nouveau conseiller n’a pas hésité un instant à se mettre sur le devant de la scène pour déclarer à la presse que l’assainissement de la capitale est désormais enclenché et ne s’arrêtera plus. Et ce n’est pas la première fois que ce conseiller a osé prendre la parole devant la presse sous les yeux du maire qui restait simple spectateur durant tout l’événement. Mieux, Marc Ravalomanana a surclassé tous les hauts responsables de la Cua, notamment les adjoints au maire dont la peur se lisait sur leur visage, alors qu’habituellement, le premier adjoint s’occupe du rôle de porte-parole de la municipalité. En somme, l’ancien président et non moins « premier monsieur » de la ville a montré qu’il est le véritable patron au sein de la Cua.  Ainsi, le conseiller spécial a pris la décision de déclarer que la municipalité reste ouverte à toutes discussions avec … ses victimes !

Reconquérir le pouvoir
Avant le début des propagandes lors de la dernière élection municipale à Antananarivo, beaucoup ont pensé que Marc Ravalomanana reste derrière son épouse qui faisait office de candidate favorite. Mais la quasi-totalité des électeurs qui ont conduit le maire Lalao Ravalomanana  au poste de magistrate de la ville espéraient que son  conjoint va prendre réellement la commande de la ville, une fois qu’elle est élue. Leur vœu est ainsi exaucé maintenant.
Dans le domaine purement politique, l’arrivée officielle de Marc Ravalomanana au sein du staff exécutif de la Cua constitue un risque grave pour l’actuel régime, selon les observateurs. En 2001-2002, alors qu’il avait la mainmise réelle sur la capitale, le patron du parti Tiako i Madagasikara (Tim) a pu soulever la population pour destituer le président Ratsiraka. Son retour au sein de la Cua pourrait permettre à l’ancien président de reconquérir le pouvoir. Pour rappel, quelques minutes après son retour d’exil, il a déclaré qu’il ne va pas attendre 2018 pour reprendre le poste de président de la République. Et pas plus tard que la semaine dernière, il a critiqué sévèrement l’administration représentée par la préfecture de police qui a refusé une autorisation de manifestation en salle pour le mouvement d’opposition MMF. D’un autre côté, les litiges fonciers concernant le terrain d’Andohatapenaka et le Magro d’Ankorondrano opposant le groupe Tiko à la Chambre de commerce d’Antananarivo, risquent d’être utilisés par Marc Ravalomanana, comme moyen de déclarer la guerre au régime. Certains observateurs pensent même que le nouveau conseiller spécial de la Cua a toujours cette capacité de rameuter la population tananarivienne, malgré les différentes altercations d’avec les marchands ambulants. Peut-être mais l’on est maintenant en 2016 et non plus en 2002 et entre ces deux années, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de Tanjombato dont une élection municipale en 2007 et une révolution orange en 2009 !

Dom