La présence de son mari ancien président dans le cabinet de madame le maire n’a nullement empêché la descente dans les rues des marchands formels et informels de la Capitale. Ces derniers ont déclaré ne pas accepter la privatisation des marchés municipaux ou non et pour eux, il s’agit tout simplement de … « varotra tanindrazana » ! D’un autre côté, la ville d’Antananarivo se trouve dans une situation catastrophique.

Un an après son arrivée à la tête de la ville des mille, Lalao Ravalomanana se trouve déjà dans une position très inconfortable. A l’intérieur, les renvois réguliers des agents ne sont pas du gout de tout le monde d’autant qu’ils sont perçus comme de véritables chasses dont le but est de recruter des militants du Magro Behoririka. Pire, on parle même d’une armoire déjà bien remplie de Cv de ces derniers et chaque remis à sa famille est tout de suite remplacé par un Tim. D’un autre côté, le fréquent changement d’organigramme de la Cua – tous les deux mois – est suivi aussitôt d’abrogations et de nouvelles nominations et évidemment, les nouveaux arrivants se croient toujours être plus capés que les sortants. En un clin d’œil, les structures changent et pourtant, leurs premières initiatives n’est autre que de demander les Cv des employés, et ce, en plusieurs exemplaires, ainsi que de tout remettre à plat !  En l’espace d’un an, rien n’a vraiment été effectué et il sera normal qu’aux premières gouttes de pluie, la Capitale se retrouvera dans le même état que l’année dernière : de l’inondation partout ! Il faut savoir que personne n’a constaté jusqu’ici les travaux d’assainissement des canaux d’évacuation d’eaux de pluie et d’eaux usées et pour les rues de la Capitale, les nid-de-poule ont été traités avec d’autres matières que du goudron. D’autre part, l’accès à l’eau potable reste plus que difficile puisqu’aucune autre borne fontaine n’a été ajoutée à celles qui existent déjà. Justement sur ce volet social, aucun autre bloc sanitaire aussi, ni bassin lavoir n’a été inauguré durant cette première année de Lalao Ravalomanana. En tout cas, ce n’est pas la « propagande » de son mari, ancien président de la république devenu conseiller spécial qui va rendre un peu plus propre les rues de Tanà, selon les observateurs.
A l’extérieur, rien ne va plus, non plus ! Si les parkings de Tanà ont été « vendus » à une société privée, les recettes obtenus n’ont jusqu’ici apporté une quelconque amélioration pour la Capitale, et même pas pour la situation des employés de la Cua qui rappelons-le, ont dû attendre le début de ce mois pour percevoir leur salaire du mois dernier.

Aucune rubrique
L’autre projet de « chasse aux marchands » aussi n’a pas emmené la fluidité de la circulation du côté du centre-ville, ou encore, la propreté autour de l’Hôtel de ville d’Analakely. Au contraire, l’initiative s’est soldé par des heurts journaliers entre les agents de la police municipale et les marchands, la perte des vitres d’un minibus appartenant à ce corps mais aussi par l’emprisonnement des enfants d’Iarivo ! Jusqu’ici, des parties de cache-cache se jouent quotidiennement tandis que les marchands sont même allés jusqu’à demander la démission de Lalao Ravalomanana. Pour en revenir à la privatisation des parkings dont bientôt, Madagascar Matin va sortir un dossier accablant, on ne sait toujours pas la part réelle de la recette qui revient à la Cua puisque selon des indiscrétions, la trésorerie municipale refuserait de la mettre dans son coffre pour la simple raison qu’aucune rubrique relative à cette recette ne figure ni dans le budget initial, ni dans celui du rectificatif soumis au Conseil municipal.
Ceci étant, la pire des formes de contestation venant de la population tananarivienne, et contre les dirigeants actuels de la Cua, s’est déroulé hier et c’est toute une foule de marchands formels ou non qui est descendu dans les rues. La raison est que ces citoyens seraient au courant de la privatisation des marchés – municipaux, fokontany, et autres – de la Capitale. Et évidemment, ils ont affirmé qu’ils ne l’accepteront jamais. Ainsi, les observateurs estiment que le couple Ravalomanana n’a vraiment rien à f… du développement de la ville d’Antananarivo et qu’ils seraient plutôt intéressés par la manne financière obtenue par la vente des infrastructures, des services et  attributions qui reviennent à la Capitale. Les élections présidentielles de 2018 figurent bien sûr dans leurs objectifs et pour cela, il faudra redémarrer très vite l’empire Tiko. D’ailleurs, beaucoup espèrent connaître la provenance des fonds qui ont pu faire renaître le Magro de Behoririka.

Vladimir Illitch H.