Le dernier déplacement du Président de la Transition à New York peut être considéré comme un « succès diplomatique » important. Certes, Andry Rajoelina a déjà pu discourir devant l’Assemblée générale des Nations Unies l’année dernière. Néanmoins, cela n’a pas réellement lavé l’« affront » de la Sadc qui, en 2009, l’a empêché de monter à la tribune onusienne. Désormais, cet « incident » est oublié et le Chef de l’Etat malgache a été traité comme ses homologues venus nombreux lors de cette 67ème session.
En effet, lors de son séjour, Andry Rajoelina a rencontré plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement étrangers. Outre Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies, l’homme a pu également s’entretenir avec le président en exercice de l’Union africaine, le Béninois Boni Yayi. Bien entendu, la crise malgache n’aurait pas pu être occultée lors de leur discussion. D’autant qu’à New York, le président de la Transition a eu le temps d’échanger quelques idées avec l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, le Gabonais Jean Ping. Dans la mesure où le Sénégal a également joué un rôle non négligeable dans les négociations politiques au début de l’actuelle crise politique, Andry Rajoelina aurait sans doute cru important de rencontrer le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, tombeur d’Abdoulaye Wade. Quoi qu’il en soit, les crises politiques auraient été le centre d’intérêt de la discussion entre Andry Rajoelina et Premier ministre du Mali, Cheik Modibo Diarra.

Domaine économique

Outre les questions politiques, le passage à New York du président de la Transition a été aussi une occasion pour le régime transitoire de renouer des relations plutôt à caractère économique. D’autant qu’après la longue crise politique, l’économie du pays a besoin d’une relance qui dépend, en partie, du soutien des pays partenaires. Les rencontres entre Andry Rajoelina et Catherine Ashton, Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères, entrerait dans ce cadre. Cela serait également le cas pour son aparté avec Julia Gillard, Premier ministre de l’Australie, un pays qui a plusieurs fois manifesté son intérêt pour l’exploitation des richesses minières malgaches. La même logique économique expliquerait également la rencontre qu’a eue le numéro Un de la Transition avec le Premier ministre de la Thaïlande, Yingluck Sinawatra. En tout cas, les discussions entre Andry Rajoelina et Juanita Montalvo accompagné de David V. Pathe, deux personnalités de Sherritt International, auraient tournées autour du Projet « Ambatovy » du géant minier à Madagascar.
Outre les questions économiques, la sortie de crise, ainsi que la place qu’occupe Madagascar dans la géopolitique de la région sud-ouest de l’Océan Indien auraient été évoquées lors de la rencontre du président de la Transition avec son homologue comorien Ikililou Dhoinine. Les mêmes préoccupations auraient été évoquées quand il a échangé quelques mots avec Danny Faure, Vice-président des Seychelles et Jean-Paul Adam, ministre des Affaires étrangères. Si la rencontre avec Janez Jansa, Premier ministre de la Slovénie est considérée comme relevant de la courtoisie, celle avec Jacob Zuma a des intérêts politiques évidents. D’autant que lors de son passage à New York, Andry Rajoelina n’a eu aucune entrevue ni avec le Président français François Hollande ni avec son homologue américain, Barack Obama.

L. D. A.