Le dix-neuvième sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du marché commun de l’Afrique orientale et australe bat son plein actuellement alors que le président de la République du pays d’accueil ne se trouve même pas en terre malgache actuellement, paraît-il. Incompréhensible du fait que ce dernier s’est battu pour la tenue de l’évènement à Madagascar et l’a défendu corps et âmes face à la grogne de la population. Mais ce ne sera pas le sujet d’aujourd’hui. Il semble que les malgaches viennent finalement d’apprécier la tenue de cet évènement, de ce sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du marché commun de l’Afrique orientale et australe à Madagascar. Au début réticente, la population malgache, ou du moins celle de la capitale Antananarivo semble finalement y avoir trouvé son compte. Des centaines de tananariviens se sont prononcés sur les réseaux sociaux pour demander qu’il y ait au moins un sommet de chefs d’Etat et de gouvernement à Madagascar chaque mois. Et cela est un minimum exigé aux tenants du pouvoir actuel car s’ils pouvaient, la population tananarivienne voudrait que ces sommets ne se terminent jamais, du lundi au lundi, du matin jusqu’au matin.

Le fait a été déjà évoqué dans un de nos précédents papiers ayant eu pour titre « Hypocrisie en haut lieu » en date du 11 octobre dernier. Les tenants du pouvoir sont retombés dans ces bonnes vieilles habitudes lorsqu’il s’agit de recevoir des invités. Ces bonnes vieilles habitudes comme on les appelle ne sont pas pour déplaire à la population vu comment les dirigeants actuels s’y prennent pour donner une image de marque du pays. Du déjà vu, certes, lors du passage éclair de l’ancien Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki Moon, mais dont on ne se lassera jamais. Aussi, la raison pour laquelle la population tananarivienne réclame la tenue d’un sommet de chef d’Etat au moins une fois par mois est la volonté des dirigeants à bien faire les choses durant ce genre d’évènement. Tout d’abord, le fait est que les marquages au sol ont été remis à neuf avant l’arrivée des invités. D’autre part, les nids d’autruche, caractéristiques des voies de circulation malgaches, ont été bouchés pour donner l’impression que les routes sont quand même praticables et pas en si mauvais état comme voudrait le faire croire la population.

D’un autre côté, lorsque des chefs d’Etat étrangers ou des visiteurs notables se trouvent dans nos murs, la sécurité quotidienne se trouve renforcer. Ce qui est loin de déplaire vu que d’habitude, les Malgaches vivent au rythme des braquages et celui des vols. Il ne se passe pas un jour sans que l’on entende parler de meurtre ou d’attaques à main armée, de dahalo et de pickpockets. Heureux donc ceux et celles qui vivent autour des lieux de réunions et des lieux de résidence de ces chefs d’Etat et de Gouvernement car ils trouveront la paix et la sérénité  la nuit comme durant le jour. Il a été remarqué en effet que le long du chemin entre le centre de la Capitale et la commune d’Ivato où se déroulent en majorité les réunions et où se font principalement les réunions de ces derniers, des policiers et des éléments des forces de l’ordre étaient postés à chaque 50 mètres. La question légitime et logique de la population est bien sûr celle-ci : où se trouvent ces centaines de policiers et de gendarmes et de militaires en temps normal ? Lorsque les malfaiteurs règnent en maître dans la capitale et font la misère à la population toute entière ?

Une triste réalité qu’on se doit d’avouer face à tout cela est qu’à Madagascar, les étrangers et leurs intérêts primeront toujours et seront toujours prioritaires face aux besoins de la population locale. L’on ne parle plus seulement ici des sommets de chefs d’Etat ni des quelques rendez-vous politiques qui n’apporteront rien de concret à la population. Mais également lorsque des étrangers investissent à Madagascar et y trouvent leur compte en expulsant de nombreux nationaux de leurs terres. Au moins, nous n’en sortons pas totalement perdant du fait que quand des étrangers arrivent, les forces de l’ordre sont là, partout. Et quand ils partent, les forêts brûlent, comme à Soamahamanina ou ailleurs. Alors, on le demande solennellement à l’Etat, faites-le souvent.

Ny Aina Rahaga