Une nouvelle banderole a été accrochée cette semaine sur le mur du marché célèbre d’Antananarivo, Pochard. Une seule banderole cette fois, avec comme exigence : « Nous refusons la privatisation de n’importe quelle façon qui soit ». Le recensement de la Commune urbaine d’Antananarivo pour une meilleure répartition et une gestion plus efficace cause toujours autant de problèmes entre les deux parties. La lutte contre les marchands ambulants ne suffit plus, la nouvelle stratégie en vigueur est de mettre à dos les marchands de Pochard. Si la situation s’est améliorée il y a peu, le bras de fer opposant la commune et ces marchands reprend donc de plus belle. L’épisode du ticket électronique révolu, voilà que va démarrer la préparation d’une carte professionnelle, administrée à tout marchand qui pourra ensuite valider son statut de vendeur dans les lieux.

« Nous ne nous laisserons pas faire ! »

La demande de non privatisation de Pochard réside essentiellement dans la présence de cette carte. Or, ce n’est pas le fait de sortir 75 000 Fmg de leur poche qui déplaisent à ces marchands. Le projet n’ayant pas encore abouti, aucune confirmation de la Commune n’a été effectuée. Cependant, les marchands de Pochard sont sur leur garde et demande à ce que des échanges à l’amiable se fassent entre la Commune et les marchands avant de prendre une quelconque décision. Ceux-ci préfèrent garder la bonne vieille méthode du « certificat d’occupation » attribué par la Cua. En effet, d’après les dires dudit délégué des marchands, la responsabilité de cette carte professionnelle relève d’une entreprise privée qui exige un engagement de la part des marchands. Par ailleurs, ces derniers interprètent cette carte comme  un piège qui se refermera tôt ou tard sur eux. Non seulement les conditions de l’entreprise privée ne sont pas claires, mais la carte dispose également d’un délai d’utilisation d’une année seulement. Un renouvellement par an s’impose donc, mais qu’en est-il si cela s’avère ne pas être faisable ? « 20 ans maintenant que nous occupons ces lieux, nous ne nous laisserons pas faire ! », avait clamé le délégué des marchands et membre de l’association des marchands de Pochard (VNP). Par ailleurs, les marchands espèrent avoir le même résultat que la dernière fois grâce à  la mise en place de cette banderole. Un moyen d’expression des plus ardents et non un moyen de répression pour aboutir à un terrain d’entente. Car les marchands prônent avant tout le dialogue, mais si les choses ne se passent pas comme ils le veulent, ceux-ci sont décidés à ne pas accepter ni carte, ni confirmation de leur identité, ni rien du tout !

Athanase