Depuis 1993, l’Onu a fait du 17 octobre la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. La date est ainsi l’occasion de reconnaître les luttes menées par les populations vivant dans la pauvreté et de poser des gestes solidaires pour entendre et faire entendre leur voix. C’est aussi le moment idéal pour réfléchir sur les façons d’éliminer la pauvreté à travers le monde. L’Onu a, depuis, encouragé les pays du monde entier à organiser, en collaboration avec des organisations de la société civile, des activités visant à faire de la pauvreté une histoire du passé. Madagascar sera parmi les pays qui célèbreront ou commémoreront plus précisément cette journée internationale dédiée à l’élimination de la pauvreté pour l’édition 2016. Aussi, le lundi 17 octobre prochain, la ministre de la population, Onitiana Realy, avec le mouvement Atd Quart Monde Madagascar ainsi que la Commune Urbaine d’Antananarivo, penseront à la pauvreté sous le thème « De l’humiliation et l’exclusion à la participation : éliminer la pauvreté sous toutes ses formes ». Dans tous les pays du monde, une partie de la population est considérée comme étant pauvre.

Plus quotidien que journée

Cependant, une personne pauvre au Canada ne vit pas de la même façon qu’au Ghana ou à Madagascar. Toutes trois sont toutefois victimes de différences de revenus grandissantes qui existent entre les plus riches et les plus pauvres de leur société. En plus des problèmes matériels associés à la pauvreté, les personnes démunies doivent souvent faire face aux préjugés et à l’exclusion. Une commémoration et une journée internationale pour l’élimination de la pauvreté à Madagascar, cela relève un peu de l’hôpital qui se moque de la charité. 92% de la population malgache vit sous le seuil de pauvreté, soit moins de 2 dollars par jour et par personne. Il n’y a pas que ce pourcentage qui marque la pauvreté dans la Grande Île. En effet, Madagascar se trouve au 145^ème rang mondial sur 185 pays – derrière le Haïti – selon l’indice de développement humain. Les 2/3 de la population sont sous employés sans parler des impacts négatifs sur le secteur social comme l’éducation et la santé. En ce qui concerne la croissance économique, celle de Madagascar a connu un déclin si bien que le pays se classe actuellement parmi les pays les plus pauvres de la planète. Sur 155 pays pour lesquels une mesure est disponible, seulement 19 pays, dont Madagascar, ont connu une régression économique cumulative pendant les 20 dernières années. La pauvreté est donc plus un quotidien à Madagascar que de journée. Or, aucune réelle stratégie n’a été mise en place par les tenants du pouvoir afin de lutter contre le fléau de la pauvreté qui tue des centaines de malgaches chaque jour. Célébrer la journée internationale pour l’élimination de la pauvreté revient à dépenser encore quelques millions d’ariary en plus des colloques organisés ici et là qui n’ont rien apporté en solution à la population. Quoi qu’il en soit, le rendez-vous se fera ce lundi 17 octobre sur le parvis de l’Hôtel de Ville à Analakely pour ceux et celles qui veulent s’y joindre.

Recueillis par Régis K.