Les élections de chefs fokontany se déroulent sans aucun incident majeur dans plusieurs localités de l’île. Dans la quasi-totalité des cas, les villageois ont déjà attendu cette mesure afin de remplacer ces premiers responsables administratifs les plus proches de la masse populaire. Les habitants de la capitale veulent également de nouveaux chefs puisque tous les actuels responsables au sein des 192 fokontany ont déjà occupé leur poste depuis plusieurs années sans pouvoir générer un réel développement. Abus de pouvoir, insécurité, saleté, désorganisation et litiges deviennent les réalités quotidiennes de tous les quartiers de la ville.

La mauvaise gestion locale reflète l’inexistence de développement venant de la base et la nécessité de remplacer les chefs fokontany qui utilisent encore les moyens traditionnels dans le traitement des affaires courantes et administratives. Les machines à écrire restent les principaux matériels à utiliser pour les documents civils. Rares sont les fokontany qui utilisent du matériel informatique pour stocker leurs bases de données.

Face à cette situation, une grande partie de la population réclame des élections locales afin de désigner les nouveaux chefs qui pourront travailler ensemble avec les villageois. D’un point de vue purement politique, la démocratie de proximité venant de la base donnera un aperçu de la tendance idéologique de la population. Les partis politiques qui s’autoproclament comme étant plus proches du peuple peuvent s’affronter directement par la voie des élections locales durant les assemblées de fokontany. Pour la capitale, le parti au pouvoir risque de ne pas pouvoir placer aucun HVM dans les 192 quartiers.

Nomination mais non pas élection

A cause du statut particulier de la Capitale, sa population n’a jamais eu le droit de désigner ses propres présidents locaux. Ce serait à la préfecture de designer les responsables locaux. La municipalité se limite tout simplement aux attributions de quelques tâches administratives pour les fokontany. Selon l’Article 28 de la loi Loi n°2015 – 011 portant statut particulier d’Antananarivo, Capitale de la République de Madagascar. « En application de l’article 152 de la Constitution, le Fokonolona organisé en Fokontany au sein de la Commune Urbaine d’Antananarivo est la base de développement et de la cohésion socio culturelle et environnementale. Les responsables du Fokontany participent à l’élaboration du programme de développement de la Commune Urbaine d’Antananarivo. Des relations de travail sont établies entre les comités du Fokontany et la Commune Urbaine d’Antananarivo. A cet effet, le Maire peut confier au chef de Fokontany, entre autre : l’établissement et la délivrance de certificats de résidence, de célibat et de vie, l’arbitrage des conflits pouvant être réglés à son niveau. »

Dom