Les propriétaires des maisons longeant la voie principale d’Ambohimanarina sont dans l’angoisse à cause d’un projet de démolition massive de plusieurs maisons. Depuis quelques temps, ils auraient reçu des tracts relatifs à l’extension à 4 voies de la route entre Ambodivonikely et Anosisoa. Ceci entrerait dans le cadre du développement des infrastructures publiques de la capitale et de ses périphériques.

Les riverains de la zone concernée expliquent la difficulté technique et symbolique relative à l’extension de cette route passant à Ambohimanaraina. En effet, pour beaucoup de bâtiments, les constructions étaient très coûteuses, selon les propriétaires. Ainsi, ces derniers se demandent si l’Etat va payer la somme équivalente de la valeur réelle de leurs biens ou si ceux-ci seront effectivement à détruire. En deuxième lieu, mais non pas le moindre, des tombeaux familiaux sont érigés depuis  une centaine d’années dans cet endroit. L’Etat aura-t-il l’audace de démolir des tombes dont la valeur symbolique reste non négociable dans la culture malgache.

Pas de développement sans douleur

 L’anéantissement de biens immobiliers particuliers constitue un problème difficile à contourner pour les dirigeants qui se sont succédé à la tête du pouvoir à Madagascar.  Pourtant, l’insuffisance de surface disponible dans la capitale oblige les responsables étatiques à procéder à la réquisition de terrains pour créer de nouvelles infrastructures plus modernes et plus vastes répondant aux besoins de la population. Tôt ou tard, toutes les rues de la capitale doivent être élargies puisque leurs dimensions ne suffisent plus à accueillir les dizaines de milliers de voitures qui y passent tous les jours. Reste à régler le mode d’indemnisation des propriétaires de maisons à démolir. L’Etat doit respecter le payement de la valeur réelle des biens, ainsi que des dommages et intérêts  pour les victimes.

Dom