Après la célébration en grande pompe de la journée mondiale de l’énergie dans la capitale de l’Alaotra-Mangoro la semaine dernière, le délestage sévit actuellement et plus que jamais sur tout le territoire.

A Sambava, la capitale de la région de la Sava, le courant a été coupé vendredi dernier vers 19h pour ne revenir que vers minuit. Questionné à ce sujet, le chef du groupement de la Jirama de la localité a avancé l’épuisement du carburant nécessaire au fonctionnement de la centrale électrique. A Toamasina, la capitale de l’Est, on a recensé quatre coupures durant la journée de samedi dernier mais cette fois-ci, il s’agirait d’un problème de réseau. A Taolagnaro, la capitale de l’Anôsy, on a aussi enregistré quatre heures de délestage pour le même jour si à Ambositra, la capitale de la Région de l’Amoron’i Mania, la ville ne va être éclairée qu’à partir d’aujourd’hui alors que l’électricité a fait défaut depuis jeudi dernier. Pour ce dernier cas, la population a voulu mettre le feu sur les infrastructures de la Jirama et n’a été dissuadée de ne pas le faire que par la présence massive de gendarmes et de policiers qui ont gardé les sites de cette société d’Etat.
Ces quelques exemples montrent à quel point le délestage sévit partout dans l’île et l’on ne parle ici que des chefs-lieux de quelques régions. La situation dans les autres districts de Madagascar est tellement catastrophique pour ce secteur que dès une coupure, des habitants se rassemblent et n’ont qu’une seule et unique idée : saccager et incendier les bureaux de la Jirama. Ces cas se sont déjà produits dans plusieurs chefs-lieux de districts dont dernièrement, à Farafangana, la capitale de la Région de l’Atsimo Atsinanana. Pour la capitale de Madagascar, cette situation est tout aussi dramatique et est en train de tuer l’économie du pays ainsi que l’administration publique. La coupure a aussi un autre caractéristique : elle est tournante mais bizarrement, certains quartiers sont plus ciblés que d’autres. Jusqu’ici, aucune solution n’a encore été trouvée par les tenants du pouvoir pour réellement en finir avec le délestage alors qu’ils viennent d’annoncer lors de la célébration en grande pompe de la journée mondiale de l’énergie que le potentiel de Madagascar est de 8 000 MW dont 5% seulement sont exploités actuellement. Pourtant, tous ont remarqué que les investissements réalisés jusqu’ici se tournent plutôt vers la construction de centrales électriques.
Bref, on pourrait s’attendre à une situation encore plus catastrophique dans les jours et années à venir.

Vladimir I.