Le Secrétariat général du COMESA a tenu à ce que le GSDM et la Task Force nationale en agriculture de conservation (TFNAC) présentent, via un « side event », les résultats, les acquis et les impacts des projets financés par cette organisation internationale, durant le Sommet du Comesa au CCI Ivato du 14 au 19 octobre 2016. L’objectif principal de cette participation consiste à démontrer le succès des projets malgré la durée très courte de mise en œuvre, mais surtout pour servir d’outil de sensibilisation et de plaidoyer.

Pour rappel, le GSDM, avec l’appui du ministère auprès de la présidence en charge de l’Agriculture et de l’élevage, a reçu un financement du Comesa (Marché commun de l’Afrique orientale et australe) dans le cadre d’un projet intitulé « Manitatra ». Il s’agit d’un projet pilote de 14 mois visant à augmenter en nombre et en superficie les adoptions des techniques d’agriculture durable, en particulier « l’Agriculture Climato-Intelligente », pour l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques ainsi que l’amélioration de la sécurité alimentaire. Ce projet, ciblant deux zones agro-écologiques contrastées à savoir le Moyen Ouest du Vakinankaratra et le Sud Est de Madagascar, a valorisé les acquis du projet BVPI – SEHP sur financement de l’Agence française de développement. Parmi les objectifs figurent aussi la sensibilisation et le plaidoyer pour une large diffusion de ces techniques à Madagascar en vue d’une agriculture durable.

A rappeler également que la Task force nationale en l’agriculture de conservation (TFNAC), une plateforme nationale visant à promouvoir l’adoption des techniques d’Agriculture climato-intelligente a également bénéficié d’un financement du COMESA/EAC/SADC sur un projet intitulé : « Adaptation et mitigation au changement climatique dans les régions de l’Afrique de l’est et de l’Afrique australe ». Plusieurs activités ont été entreprises sur la mise à l’échelle de l’adoption de ces techniques. Il est à noter que le GSDM est le point focal de la TFNAC et le Secrétariat exécutif est tenu par la FAO Madagascar.

Ces deux projets ont été reconnus d’un vif succès par le partenaire financier, tant sur l’aspect gouvernance que les résultats finaux, relatant des réalisations considérables par rapport aux indicateurs de résultats prédéfinis avant la mise en œuvre du projet. Il est important de savoir que les résultats ont dépassé largement les résultats attendus, et les bénéficiaires ont été satisfaits des impacts ressentis au niveau de leurs exploitations, et de leurs ménages. Il est à rappeler que les adoptions ont augmenté en nombre et en superficie, et des changements de comportement ont été constatés.

Supports de communication

A cet effet, avec l’appui du Secrétariat général du Comesa, différents supports de communication ont été conçus spécialement pour cet évènement afin de démontrer les acquis du projet dans les zones concernées. Par la même occasion, des paysans pilotes du Moyen Ouest et du Sud Est, accompagnés des deux superviseurs de zone ont assisté particulièrement à l’évènement pour les témoignages sur les « success stories », et les partages d’expériences.

Durant la période du 14 au 19 octobre, de nombreux visiteurs, en particulier des ministres malgaches et étrangers, des délégations étrangères et des hauts fonctionnaires de l’Etat, ainsi que des journalistes malgaches et étrangers ont visité le stand du GSDM et de la TFNAC. Au terme du Sommet du Comesa, on peut en conclure que la sensibilisation et le plaidoyer des autorités ont été réussis, et l’avenir de l’Agriculture climato-intelligente à Madagascar repose sur de bonne base.

Diffusion à grande échelle

L’objectif du projet est la diffusion à grande échelle des techniques agroécologiques dans le Moyen Ouest et le Sud Est. 80% de la population malgache sont des ruraux dont  85% de riziculteurs. Face au changement climatique, il faut aussi pratiquer les cultures non irriguées avec la pratique des couvertures végétales. En tant que systèmes reconnus comme résilients au changement climatique, l’agriculture de conservation (AC)  et l’agroécologie constituent une aide précieuse pour les paysans malgaches dans leur pratique culturale. Madagascar se trouve être un des pionniers de l’AC, une pratique qui a réussi à adapter le monde de l’agriculture au changement climatique.

Les semis directs permettent de semer plus rapidement qu’une technique de semences conventionnelles. En effet, les contraintes de la météo et des pluies sont moins présentes, car la terre n’est pas à préparer.

En technique conventionnelle, plusieurs passages sont nécessaires pour labourer la terre, puis pour semer les graines et ensuite la retourner. La technique de semis direct permet de n’avoir qu’une seule opération à effectuer : le semis.

La graine est alors en surface du sol car elle n’est pas intégrée en profondeur dans la terre.

Le semis direct permet de protéger les sols contre une érosion directe par l’eau et le vent car il reste toujours une couverture protectrice de résidus. Ce qui permet, au bout de quelques années de pratique – il faut compter environ 3 années – une amélioration de l’activité biologique du sol, et donc de sa richesse.

La technique nécessitant moins de matériel réduit donc la main-d’œuvre et l’énergie nécessaire pour réaliser ses semis, mais également pour l’entretien de la machinerie.

Recueillis par FR