Jamais deux sans trois comme disait cette expression qui ne nous est plus nouvelle. Aussi, ce sera pour la troisième fois que nous nous pencherons sur les faits et gestes de l’Afrique, ce continent auquel nous appartenons au-delà des histoires d’origine ou de peuplement. D’ailleurs, ces deux dernières fois, elle ne nous a pas déçu pour autant, alors pourquoi détourner le regard si tôt ? Après que la Lybie nous a donné un bel exemple des choses qu’on regrette avec le temps et de l’importance de nos choix. Après l’appel à la ville morte sans risque de poursuite ni d’exécution en République Démocratique du Congo. Après avoir médité sur le détachement étape par étape des pays africains des institutions et instances internationales, surtout avec les cas de l’Afrique du Sud et du Burundi qui ont lancé la procédure pour quitter la Cour Pénale Internationale. Nous voici aujourd’hui sur ce qu’on pourrait qualifier de point culminant de l’émancipation de l’Afrique. Il ne s’agit pas encore du fait que le continent, y compris Madagascar, soit devenu la première puissance mondiale ou chose du même genre. Non plus que l’Afrique a pesé sur l’issue de la troisième guerre mondiale ou détient maintenant un siège au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Nous nous pencherons encore cette fois sur deux faits très importants des actualités du continent en ce moment. En premier, l’acquisition par le Sénégal de la plus grande centrale solaire de l’Afrique de l’Ouest. Et en second du fait que le Zimbabwe est arrivé à rembourser sa dette au Fonds monétaire international (FMI).

Le président sénégalais Macky Sall, lors de l’inauguration de cette centrale solaire déclarait, « j’ai supprimé le Sénat et j’ai utilisé les fonds alloués à cette Institution pour construire cette centrale car mon peuple a plus besoin d’électricité que de sénateurs qui ne servent à rien. » Cette seule déclaration suffit à démontrer la volonté de certains dirigeants africains à développer leurs pays et leur offrir un peu plus d’avenir que d’autres. Malgré les dires selon lesquels le Sénégal ne possède pas réellement la plus grande centrale solaire de l’Afrique de l’Ouest ou de l’Afrique subsaharienne, l’honneur revient tout de même au président Macky Sall d’avoir osé franchir ce cap. En septembre 2012, ce dernier fait voter une loi au parlement afin de supprimer le Sénat et la vice-présidence, ce qui permettrait à son pays d’économiser 12 millions d’euros par an, rien que ça. A cette époque, le Sénégal était victime de fortes inondations et le président n’a pas hésité à y allouer ces économies faites grâce à cette décision. Mais sur le long terme, cela a donc permis à son pays de se doter d’une centrale solaire. Chose que Madagascar accueillerait à bras ouvert en ce moment avec les séances de délestage à n’en plus finir. Dans un second temps, il y a quelques jours, on annonçait que le Zimbabwe a franchi un cap qu’aucun pays de l’Afrique n’a jusqu’ici réussi à faire. « Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé jeudi que le Zimbabwe, en arriérés de paiement à son égard depuis quinze ans, avait réglé toutes ses dettes, ce qui pourrait permettre au pays de redevenir éligible pour une éventuelle aide financière. « Le Zimbabwe est maintenant à jour sur toutes ses obligations financières envers le FMI », a indiqué Gerry Rice, le porte-parole de l’institution, dans un bref communiqué » rapportait Le Figaro.fr. En continuant que  « le Zimbabwe était en arriérés de manière continue depuis 2001″, a rappelé le Fmi. Mais le pays a soldé le 20 octobre ses dettes restantes, qui remontaient à 107,9 millions de dollars.»

De ces deux choses, on peut dégager quelques leçons encore pour cette fois. Le fait est que les sacrifices sont possibles du moment qu’on le veut réellement. Dans cette logique, si rien ne change, c’est que quelque part quelqu’un trouve des avantages à laisser les choses telles qu’elles sont. Dans le cas des délestages à Madagascar par exemple, il paraît incroyable que depuis ces années, la situation n’a fait qu’empirer. Ceci alors que le président de la République actuel avait utilisé comme argument de propagande la fin des délestages en trois mois après son accession au pouvoir. Deux ans et des poussières plus tard, on en est loin de la fin du délestage. Ensuite, aucun effort ne reste vain, et si le Zimbabwe redevient actuellement rééligible pour un nouveau programme d’aide financière, il peut également choisir l’autosuffisance et ne plus s’endetter pour les dizaines d’années à venir. Bref, à nous de comprendre ce qui doit être compris. Ceci est juste la fin d’une série.

Ny Aina Rahaga