Voilà des mois maintenant que les incendies touchent la plupart des régions de Madagascar. Si l’on met de côté l’imprudence des occupants de la maison ainsi que les courts-circuits, la majorité des cas de sinistre déclarés ont pour cause les cultures sur brûlis. Hier encore, les flammes avaient ravagé une partie de la flore de la route nationale n°2, à quelques kilomètres de la ville de Moramanga. Quelques usagers de la route avaient été bloqués durant quelques heures, la fumée étant très dense sur le coup. C’est la deuxième fois maintenant, depuis la semaine dernière, que le lieu est frappé de cultures sur brûlis. Toutefois, ce n’est la première fois que les malgaches pratiquent le « tavy » et ce n’est d’ailleurs pas la première région de Madagascar à en subir les conséquences.

Désastre

De plus en plus de malgaches jouent avec le feu sans se douter le moins du monde de ce que provoquera cette « passion » un peu particulière sur le reste de l’île. En effet, quelques habitants de la ville de Morondava, témoins d’un incendie sur les précieux baobabs de la région, avaient donné trois véritables raisons à ce phénomène de culture sur brûlis. Il y a ceux qui élèvent des bovidés et qui ont constamment besoin de nouvelles repousses, puis il y a les dahalo en fuite qui brûlent les environs afin que leur trace de pas disparaissent avec les flammes, et enfin ceux qui brûlent parce qu’ils ont tout simplement envie de brûler. Cette dernière réponse, et les autres également d’ailleurs, montrent à quel point la majorité de la population malgache est totalement ignorante face à la protection de l’environnement. La sensibilisation à ce sujet ne devrait pas uniquement être destinée aux habitants des villes. Ces derniers ont étudié la question durant leur éducation scolaire. Ce sont les habitants de la brousse qui vivent en retrait de toute trace de civilisation qui ont besoin d’un petit rappel sur la question. Mais bien entendu, les responsables de l’environnement de Madagascar ne font que se tourner les pouces face au désastre qui se propage petit à petit dans le pays. Les malgaches ruinent inconsciemment leurs biens les plus précieux pourtant aucune mesure de la part des autorités malgaches ne se présente à l’horizon.

Athanase