Les « malaso » sont plus nombreux que les forces de l’ordre dans les régions du sud de Madagascar, selon les autorités locales mais bizarrement, ils étaient un peu moins de 2 000 à assurer la sécurité de Robert Mugabe lors de la tenue du sommet du Comesa.

Les régions sud de Madagascar, à savoir l’Ihorombe, l’Androy, l’Anôsy, l’Atsimo Andrefana et l’Atsimo Atsinanana ont toujours été célèbres par l’insécurité  qui y règne. Mais les tenants du pouvoir qui se sont succédé, ne sont jamais parvenus à mettre fin au phénomène  « dahalo » et pour justifier leur incapacité à faire régner l’ordre, ces autorités ont avancé une des facettes de la culture de la population du sud de voler des bœufs avant de se marier ! Par contre, le phénomène en question a pris énormément d’ampleur ces dernières années et les viols, assassinat, meurtre, incendie de  villages entiers, et entre autres, prise d’otages accompagnent les attaques des « dahalo ». Les dirigeants actuels ont beau montrer différentes opérations de représailles ou de … séduction, comme l’opération « niova fo » de l’ancien Premier ministre Kolo Roger par exemple et qui a coûté la bagatelle de 22 milliards d’ariary ! De nombreux gendarmes  à la recherche de Remenabila ou de Revato ont péri dans des embuscades et évidemment, ces actes ont été suivis de sanglantes représailles avec la mort de plusieurs centaines de « dahalo » – dit-on – mais un peu plus tard, ces derniers refont parler d’eux, comme si de rien n’était.

Vaillants membres
Parfois, ces « malaso » prennent l’initiative en attaquant un camp de la gendarmerie, comme c’était le cas dans un des districts de ces régions. Et cette fois-ci, ils n’y étaient pas allés de main morte puisqu’ils ont réussi  à capturer vivants deux gendarmes dans la commune de Lavaraty du district de Midongy du Sud. C’était samedi 22 octobre dernier mais heureusement pour ces otages, ils ont recouvré la liberté le lendemain même. Par contre, ces gendarmes sont blessés dont l’un a subi un coup de hache tandis que le deuxième a reçu une balle dans l’un de ses pieds. Leur arsenal de guerre, les fusils d’assaut kalachnikov dépouillés des balles, a aussi été retourné par les ravisseurs. Pour les observateurs, c’est somme toute une situation normale puisque nos stratèges de la sécurité n’ont jamais pu élaborer une véritable opération pouvant aboutir à l’anéantissement complet du phénomène et que par conséquent, on peut trouver aussi de l’autre coté, des dahalo plus intelligents que nos vaillants membres des forces de l’ordre.
De leur côté, les autorités avancent toujours cette même rengaine d’insuffisance du personnel alors que le contraire vient d’être prouvé dernièrement lors de la tenue du sommet du Comesa.

Préparer la fête
A rappeler que le général Florens Rakotomahanina a avancé qu’un peu moins de 2 000 agents et 6 blindés ont été mobilisés lors de cette rencontre. Ainsi, l’insécurité dans le sud de Madagascar va encore une fois exploser pour la simple raison qu’il serait coûteux pour l’Etat de les renvoyer dans leurs lieux d’affectation alors qu’ils seront rappelés pour la même mission lors de la tenue du sommet de la francophonie qui se tiendra vers la fin du mois de novembre prochain. Mieux même, le nombre des forces de l’ordre sera à multiplier puisque cette fois-ci, il ne s’agit pas uniquement de deux chefs d’Etat étrangers mais comme l’a annoncé le comité d’organisation de ce sommet, 44 seront attendus, et ce, sans parler des rois, des reines, des vice-présidents, des Premiers ministres et entre autres, des ministres !
Bref, durant tout le mois de novembre et une bonne partie du mois de décembre, les « dahalo » peuvent préparer tranquillement les fêtes de fin d’année, et ce, aux dépens de la population. Du coup, personne ne serait étonné que ces « malaso » fassent carrément leur provision dans les grandes villes de ces régions comme à Betroka, Ihosy, Sakaraha, ou à Ambovombe et pourquoi pas un saut à Fianarantsoa, la capitale de la Haute Matsiatra, ou à Toliara, la capitale de l’Atsimo Andrefana.

Vladimir I.