Les problèmes de langues sont liés à l’évolution de la mondialisation, qui selon les membres de l’Union des poètes et écrivains malgaches (Havatsa-Upem), est encore difficile à régler. « La mondialisation met la culture et la civilisation malgaches en retrait par rapport aux cultures étrangères. En général, les malgaches imitent facilement les nouvelles pratiques. De ce fait, les traditions malgaches ne sont pas maîtrisées et l’afflux des cultures étrangères n’est pas contrôlé. Les nouvelles générations font face alors à un mélange de cultures. Les jeunes sont en manque d’éducation surtout à l’imprégnation du sentiment d’appartenance à la culture surtout à la langue malgache. Pourtant, il ne suffit pas d’interpréter les mots mais c’est la mentalité qu’il faut d’abord réparer. Car être malgache, ce n’est pas seulement la langue mais c’est toute une manière de penser, une manière de faire : mentalité, caractère, culture, qui spécifient la valeur des Malagasy », explique un membre de l’association lors d’une interview.

Ayant comme objectif de promouvoir la langue malgache, l’Havatsa-Upem, comme les autres associations à but non lucratif, subissent souvent des problèmes financiers, des difficultés provoquant plusieurs impacts dans l’accomplissement de leurs tâches artistiques. Profitant de la semaine de l’Havatsa-Upem qui se tient depuis hier au Tahala Rarihasina Analakely, les poètes ont voulu mettre le point sur le « i » sur les problèmes qu’ils supportent annuellement. « Nous ne recevons aucune aide venant de l’extérieur. Nous n’avons que les cotisations et les diverses manifestations pour payer les frais de nos activités qui sont encore très pesants. En effet, chaque poète produit lui-même ses livres et les vend ensuite pour offrir leur contribution dans la promotion de l’association », continue notre interlocuteur.

Historique
Un évènement historique pour les littéraires nostalgiques et des découvertes pour le jeune public, la semaine de l’Havatsa-Upem se tient jusqu’au 29 octobre pour le plus grand plaisir des férus de littérature de la ville des Mille. Ainsi, expositions, conférences, partages et diverses performances, sont au programme pour valoriser l’héritage que les aînés ont laissé et pour perpétuer comme il se doit,  les vraies valeurs de la littérature malgache, une exposition des œuvres littéraires réalisées par les membres de l’Havatsa Upem de la Grande île, mais aussi ceux à l’étranger. Laissant la part belle à l’histoire, plusieurs animations sont également au programme, outre la vente d’ouvrages et les lectures poétiques. Diverses conférences auront lieu le 26 octobre, portant sur « La littérature satyrique et engagée au sein du Gazety Hehy », « La nouvelle ère apportée par le journal Basy Vava » et « Ramanamisata et la production du journal Lakroa ». Des nouveaux ouvrages sont également vendus sur place, notamment « Bemiray » de Fredy Rajaofera, un recueil de poèmes.

Tahiana Andrianiaina