Leur ambition est de faire connaître les riches polyphonies a capella du Grand Sud. Le groupe Saravy est une formation encore inconnue du grand public et fait partie de ceux qui mènent haut la musique traditionnelle malgache partout dans le monde. Les membres de Saravy sont originaires de la partie la plus touchée par la pauvreté de la Grande Ile, ainsi il est normal qu’ils dénoncent dans leurs chansons les problèmes au sein de la société malgache. Ayant vu le jour en 2004, la formation utilise le Beko comme un moyen d’expression. Saravy veut dire en langue de Molière se ceindre de quelque chose. Le groupe veut donc partager le rythme Beko qu’il a longtemps porté dans leur coeur. « C’est en 2006 que nous nous sommes beaucoup plus baigné  dans le monde professionnel de la musique. Nous avons effectué plusieurs tournées notamment à Mayotte, lors d’un grand festival. Malheureusement, le pays a rencontré un grave problème économique en 2009, ce qui a causé notre retrait dans le monde musical. Ce qui ne voulait pas dire disparition car malgré les difficultés, nous nous sommes restés en contact et en relation. C’est donc maintenant qu’on décide de réinvestir la scène. Nous célèbrerons notre come back comme il se doit avec des retrouvailles avec le public tananarivien », confie Tehafita Jerico lors d’une conférence de presse hier, au Cercle Germano Malagasy Analakely.

Ainsi, pour marquer leur retour, Saravy s’affichera ce samedi au Cgm pour un concert où il mettra à l’honneur le Beko  chanté sans instrument ou l’a capella mais il arrive que les mélodies d’un langoro ou d’une mandoline décore.  Cheveux dokodoko, la coiffure typique d’Antandroy pour les femmes et vêtement traditionnel pour les hommes, ils n’ont que leurs mains et leurs pieds comme métronome pouvant donner par la suite un rythme endiablé. « Nous sommes actuellement 4 membres dans le groupe. Il y a Seva, Berto, Stephan, Hery et moi-même. Pour ce concert, nous  redonnerons vie au beko. Nous parlerons des coutumes et de la culture malgache dans nos œuvres mais cela ne veut pas dire qu’on ne touche pas à  d’autres thèmes notamment l’amour, la vie des jeunes ou encore la vie de la population du Sud de l’Ile. Nous utiliseront également des rimes, des proverbes et des poésies qui rendront plus artistiques les morceaux », conclut-il.

Tahiana Andrianiaina