Bealanana ou le « Soamahamanina lavitr’Andriana » – Drame socio-écologique sous l’œil complice des autorités

La route longue de près de 8 kilomètres, spécialement aménagée par les Chinois à travers
les collines. Elle ne sera d’aucune utilité pours les villages environnants puisqu’elle ne mène
que vers le site d’exploitation et le cantonnement des exploitants.
Non ! Le cas de Soamahamanina n’était nullement isolé car il semblerait bien que ce n’était que la partie visible de l’iceberg. La population de cette bourgade située à 70 km de la Capitale, en opposant une farouche résistance à l’exploitation aurifère d’une société chinoise sur leur Tanindrazana et en même temps terre nourricière, a suscité des vocations à celles des autres contrées où on observe la même situation avec pratiquement les mêmes ingrédients. A savoir une exploitation minière à grande échelle impliquant des Chinois, ayant reçu la bénédiction (sinon le soutien) d’autorités à différents niveaux mais à laquelle une grande partie des habitants sont hostiles. Et pour cause, si les conséquences socio-écologiques, rien que de visu, sont dramatiques, les contreparties pour la localité concernée sont insignifiantes, pour ne pas dire nulles. A ceci s’ajoute le halo de mystères que les exploitants déploient sur leurs activités, lequel accentue encore plus la suspicion des riverains. Bealanana, un district situé dans la Région Sofia où une exploitation débridée de Bauxite par une société chinoise fait des ravages actuellement, fait partie de ces pans de territoire sacrifiés par les dirigeants actuels pour des intérêts flous, sinon douteux.
Partagé entre la révolte et la résignation tant le rapport de forces semble être en leur défaveur, en désespoir de cause, les habitants de Bealanana n’avaient plus d’autres alternatives que d’alerter le Mouvement pour la liberté d’expression afin de faire valoir que leur cas mérite autant d’égard, sinon plus, que celui du
désormais célèbre Soamahamanina. D’emblée, la délégation de journalistes qui s’est rendue sur le terrain pour y mener des investigations fut frappée par le gigantisme dont les Chinois font montre dans leur entreprise. Preuve que, pour ces derniers, le jeu en vaut largement la chandelle. Ce qui, on le verra, ne sera pas à la mesure des « contreparties » qu’ils ont offertes jusqu’ici.
D’après les villageois ayant servi de guides aux journalistes, le site d’exploitation s’étendrait jusqu’à 250 km2 pour couvrir pas moins de dix collines à perte de vue. Autant d’espaces qui servaient de pacage pour le bétail mais qui, suite aux excavations effectuées pour les besoins de l’exploitation, se révèlent être des pièges mortels pour les zébus dont plusieurs dizaines, depuis le début des opérations des Chinois, furent tués en y chutant. L’autre grave atteinte à l’espace vital de la population est la pollution du plan d’eau approvisionnant en eau potable la population locale, en raison, selon les témoignages, des agissements des exploitants miniers qui s’en servent comme… lieu d’aisance.
Des ordres de mission en guise d’autorisation officielle
Un autre point commun avec ce qui s’est passé à Soamahamanina est que les exploitants chinois ont déjà en main un permis d’exploitation. C’est, semble-t-il, l’unique document dont peuvent se prévaloir ces derniers puisque, à ce jour, ils ne justifient ni d’un
permis environnemental, encore moins du moindre procès-verbal retraçant une quelconque consultation publique impliquant la population du site d’implantation. Or, même en l’état actuel du Code minier, il s’agit de deux procédures obligatoires avant d’entamer toute exploitation. Anecdote révoltant : pour impressionner les autorités locales afin de s’assurer de leur docilité, les Chinois indélicats leur ont présenté des… ordres de mission émanant de leur propre société en guise d’autorisation officielle (!).
Les seules « contre parties » qui, au moment de cette investigation, ont été octroyées aux habitants de la localité d’implantation sont, en tout et pour tout, des kits scolaires pour les élèves du primaire et un mur d’une soixantaine de centimètres ceinturant le terrain vague qui sert de terrain de football au village et dont le coût est (sur)estimé à 10 millions de francs. Des « dons » que la population accepte, bon gré mal gré, tout en affichant la crainte que le pire reste à venir.
En effet, si bon nombre de villageois ont manifesté leur ferme détermination de s’opposer coûte que coûte à cette exploitation de bauxite par les Chinois, certains d’entre eux affichent une certaine résignation, persuadés qu’il n’y a plus rien à faire puisque tel en a décidé le « fanjakana ».
Comme à Soamahamanina, la double question qui se pose est de savoir qui a touché combien des Chinois pour fermer les yeux sur ce qui, au final, n’est qu’une exploitation sauvage sous un vernis de légalité. Suivez mon regard…

Un villageois montrant du doigt l’horizon pour dire que le périmètre accordé à l’entreprise chinoise s’étale à perte de vue. 250 km2 au bas mot, englobant un peu moins d’une dizaine de collines selon les estimations.

Le Chef Fokontany d’Ampandrana (le village le plus près de l’exploitation), Tariberona Lariot, tenant entre ses mains les ordres de mission émanant de la société chinoise qu’on fait passer pour des…autorisations officielles

Le plan d’eau qui approvisionnait les villageois et que les exploitants
ont pollué en s’en servant comme lieu d’aisance…

Les kits scolaires et le mur de 0,60 cm de hauteur : les seules contreparties reçues par les villageois jusqu’ici.
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