Face à la déclaration inconsidérée de son premier adjoint et qui a fait jaser la plupart des habitants de la Capitale, la maire Lalao Ravalomanana a dû faire baisser de plusieurs tons son intervention médiatique d’hier. D’un autre côté, une association luttant pour le droit des consommateurs portera l’affaire en justice pour « homicide » !

Entendu sur une radio de la Capitale, Lalao Ravalomanana déclare s’associer à la douleur de la famille de la victime qui n’est autre que « Ramamany », une marchande ambulante ayant trouvé la mort après s’être fait bousculer par les agents de la police municipale. Pour rappel, cette femme d’une soixantaine d’années et plus est commerçante ambulante et dimanche dernier, les employés de la Cua a commis l’irréparable puisque non seulement, la vieille dame a été dépouillé de toutes ses marchandises mais en sus, elle aurait été molestée. Une évacuation à l’hôpital réalisée par un particulier s’en est suivie mais cela n’a pas été suffisant pour la retenir à la vie. « Ramamany » est ainsi décédée le soir même de ce dimanche mais bizarrement, la déclaration du premier adjoint au maire, deux jours plus tard, indique que la dame était revenue à l’Hôtel de ville pour réclamer ses affaires ! Pire, ce dernier a mené une campagne médiatique auprès de quelques quotidiens de la place en dénonçant des « mensonges organisés ». En tout cas, aucun mot de condoléances n’est sorti de cette conférence de presse tenue par ce premier responsable de la Cua alors que l’action des agents de la Cua a été vu par des centaines de personnes. Evidemment, l’histoire a ému les tananariviens tandis que les condamnations des dirigeants actuels de la Cua fusent de partout et elles étaient particulièrement virulentes sur les réseaux sociaux, pourtant un support de communication plus ou moins maîtrisé par le Tim.

En justice
Et bien sûr, les tirs ne sont pas uniquement concentrés sur ce premier adjoint du maire qui n’est pas à son premier coup de gueule, jugé indigne de son rang par les habitants de la Capitale. Lalao Ravalomanana aussi n’a pas été épargnée par les critiques et bizarrement aussi, son conseiller spécial s’est fait très discret. Certes, la Cua a – encore une fois ce mois – un problème de retard dans le paiement du salaire de ses agents, et ce, malgré l’annonce en grande pompe du premier adjoint au maire – encore celui-là – que ce n’est pas l’argent qui manque, c’était lors de la levée de couleurs d’il y a trois semaines, mais annoncer sa sympathie à la famille de la victime ne nécessite même pas l’organisation d’un point de presse. En tout cas, Lalao Ravalomanana a profité de l’inauguration de la réhabilitation des infrastructures du corps des sapeurs-pompiers dans le VIème arrondissement pour informer le public que des prises en charge ont été prévues pour les funérailles de « Ramamany » hier.
Mais malgré les gestes d’apaisement de la maire de la Capitale, une association luttant pour le respect des droits de l’homme et ceux des consommateurs n’en démord pas et annonce sa décision de porter l’affaire en justice pour « homicide ». Voilà donc un retournement de situation inattendu pour les dirigeants actuels de la Cua qui doivent déjà faire face à l’exigence des syndicats de la tenue d’une assemblée générale dont les sujets à débattre sont relatifs à la gestion des parking, et entre autres, la privatisation des marchés, des licences de taxi et des taxibe. Bref, le feu couve à l’extérieur mais aussi à l’intérieur de cette institution et apparemment, les agents de la Cua et les habitants d’Antananarivo sont décidés de ne plus se laisser faire et d’avaler tout facilement comme un … « bemanaiky » !

Vladimir Illitch