Il est bien connu et très conseillé par les plus grands pédagogues de la planète qu’avant de tenir un examen ou un test important, il faut une période de mise au vert. Populaire chez les sportifs, la mise au vert s’applique en réalité à tous ceux qui veulent fuir la ville, en cherchant le calme de la campagne, ce serait un peu comme voir du pays. La « mise au vert » correspond à la phase pré-compétitive. Elle débute généralement la veille du match. Sur le plan pratique, les repas se présentent généralement sous la forme de buffet dont l’enjeu est de satisfaire les besoins nutritionnels spécifiques des joueurs dans le respect de leurs préférences et de leurs habitudes alimentaires. Toutefois, la mise à disposition d’un buffet conforme au cahier des charges ne garantit pas d’atteindre les objectifs nutritionnels précompétitifs ; cela repose essentiellement sur le comportement alimentaire des joueurs. Les effets de la mise au vert ne sont donc jamais garantis à l’avance et cela, les joueurs doivent le savoir. Par conséquent, il convient de rester particulièrement vigilent sur le respect du cahier des charges. La difficulté est de prendre en considération la grande variabilité interindividuelle du fait de leurs origines et de l’effectif du groupe.

Dans notre cas actuel, l’équipe se trouve déjà en sureffectif car si pour une compétition internationale, les entraîneurs sélectionnent tout au plus 26 joueurs, le gouvernement actuel, le quatrième de la 4^ème République, compte déjà 32 ministres. Il en va de soi que les dépenses à engager pour maintenir et entretenir ce groupe ne sont pas minimes. Seulement, du fait peut-être qu’on se trouve à mi-mandat, le coach a choisi d’offrir à tout son équipe une période de mise au vert comme jamais. Las des voyages en solo ou en staff restreint à l’étranger, ou tout simplement parce que les invitations se font rares, cela pourrait encore justifier ce choix de décentraliser les conseils des ministres. Après avoir été sur la côte-Est de la Grande île, le conseil des ministres se déroulera demain sans faute à Antsiranana, dans le Nord de l’île. Entre parenthèse, une preuve encore qu’il ne fallait pas s’attendre à ce qu’il y ait pont aujourd’hui. « C’est au tour de la Capitale de la province de Diégo-Suarez de recevoir plus d’une centaine de hautes personnalités, comme c’était le cas dernièrement à Toamasina. C’est l’occasion où jamais, pour ceux qui n’ont pas encore été dans la Région de la Diana, de voir la belle plage de Ramena », avons-nous écrit dans nos colonnes il y a de cela quelques jours. « L’objectif est aussi de donner un peu de repos à tout le monde même si les fonctionnaires sont les premiers concernés. Depuis l’avènement de la quatrième République, aucun répit n’a été donné alors que ce ne sont pas les jours à … ponter qui manquaient. » Le repos ne sera nullement pour le peuple mais bien pour ceux et celles qui rejoindront le Nord, en avion spécial, semble-t-il avec la famille, pour résider dans un hôtel luxurieux, le temps de ce conseil des ministres. D’ailleurs, cela nous l’avons également fait remarquer : « la plupart de ces hauts responsables seront du voyage pour Antsiranana, qui rappelons-le, se trouve à plus de 1 000 km de la Capitale. Evidemment, les dépenses seront faramineuses puisqu’il faut y compter aussi l’entretien des moyens de locomotion, le carburant, l’hébergement, les repas, et les … « revy ». Aller et retour, bien sûr ! ».

Face à tout cela, le peuple devrait comprendre pourquoi il travaille aujourd’hui alors qu’il s’attendait à ce que les dirigeants lui accordent un jour de répit. Le peuple est lessivé par la pauvreté, par l’insécurité, par le délestage et par tous ces maux qu’un deuxième conseil des ministres décentralisé ne résoudra pas. Seulement, avec le début du 16^ème sommet de la francophonie qui approche à grand pas, toute l’équipe a besoin de se mettre au vert, et quoi de mieux que l’air du large pour cela. Ces programmes nécessitent de l’argent et les factures qui en résulteront vont devoir être payées. Que ce soit les conseils des ministres, les voyages et même le 16^ème sommet de la Francophonie. Le petit peuple doit absolument travailler et les dirigeants eux fonctionnent tous frais payés.

Ny Aina Rahaga