La galère continue pour les 5 patriotes de l’affaire de Soamahamanina et ils ne connaîtront leur sort que vendredi prochain. Bizarrement, les habitants de cette localité ont été invités à ne tenir aucune manifestation publique.

Le dossier Soamahamanina est passé express devant le tribunal à Anosy hier alors que ni les principaux concernés ni les avocats de la partie défenderesse n’ont été avisés que depuis lundi, tout en sachant que mardi était un jour férié. Pour rappeler les faits, cinq des villageois qui ont participé aux manifestations de Soamahamanina ont été arrêtés par les forces de l’ordre dont Robson Pierre, le leader de l’association « Vona Fitiavan-tanindrazana », le porte-parole de l’association dénommée Tsihoarana et une autre personne encore mineure. Détenus à Antanimora depuis un certains temps déjà pour les motifs d’« atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, conduite d’une manifestation sans autorisation, destruction de bien commun », le jugement était donc très attendu depuis longtemps déjà. Les échanges et les débats entre les parties semblaient donner raison aux accusés et laissaient espérer un verdict en faveur des détenus de Soamahamanina, le tribunal a choisi de reporter à vendredi prochain la prononciation de son verdict.

Au point mort
Face à cela, les avocats de la partie défenderesse ont demandé à ce que les accusés puissent bénéficier d’une liberté provisoire d’ici là, ce qui n’aurait pas du poser problème du fait que ces derniers ne sont pas susceptibles de s’enfuir avant le verdict. Pourtant, le tribunal a choisi de les renvoyer à Antanimora pour deux jours et trois nuits encore. En attendant vendredi, l’avocat de la défense en question a invité et demandé à la population de Soamahamanina de suspendre les manifestations habituelles chaque jeudi, donc annuler celle qui était prévue ce jour. Une requête qui sonne comme une condition sine qua non de la libération des cinq individus qui ont pourtant nié tous les faits leur ayant été reprochés tout au long du procès. A noter que depuis l’arrivée des exploitants chinois de la société Jiuxing Mines Sarl à Soamahamanina jusqu’à jeudi dernier, la population de cette petite commune à l’ouest de la capitale n’a cessé de manifester pour ses droits et libertés. La situation reste au point mort jusque là et Robson Pierre et consorts devront donc encore patienter quelques nuits en prison avant d’être fixés sur leurs sorts. Pourtant, nombreux ont été ceux et celles qui ont appelé les tenants du pouvoir au respect de leurs droits et de leur environnement.

Régis Kabary