Bien triste est la vie des tananariviens. Dans les grandes villes et les capitales du monde entier l’accès à l’eau potable n’est plus à réclamer, on n’en parle même plus puisque cela va de soi. Et pourtant, à Antananarivo c’est encore un luxe que seule la moitié de la population peut avoir. En effet, l’Institut national des Statistiques (Instat) vient de publier un rapport alarmant d’après lequel seuls 47% de la population ont de l’eau potable à disposition, enfin l’eau à domicile dont la propreté fait encore polémique. Le reste de la population urbaine se contente de l’eau distribuée au niveau des bornes fontaines ou de celle puisée dans les puits, susceptible de nuire à la santé à cause de la présence effective de microbes. Le cas est cependant pire dans d’autres régions de la Grande  ile où  les chiffres font état de seulement 25%. Un chiffre qui n’est absolument pas représentatif quand on sait qu’il y a encore des localités à Madagascar où il n’y a pas d’eau tout court, faute de pluie. Malgré les efforts fournis par l’Etat et certains organismes privés, les chiffres n’ont connu qu’une faible croissance ces dernières années. Nous sommes restés dans la situation qui prévalait en 2012 alors que les objectifs fixés depuis 2005, quand seuls 38% de la population avaient droit à ce luxe, étaient d’atteindre les 65% en 2015. On se souvient également des objectifs annoncés en septembre dernier, c’est-à-dire ceux qui prévoyaient un chiffre de 75% en 2025, si l’on avance au même rythme qu’au cours de la dernière décennie, on peut alors imaginer qu’il n’y aura pas de véritable miracle. Le problème serait-il d’ordre financier ou s’agirait-il tout simplement d’un manque d’implication de l’Etat. La seconde piste est à prioriser car, en effet, des milliards d’ariary ont déjà été débloqués par l’Etat pour ce programme. Peu importe, on finira bien par mourir de soif si l’on ne meurt pas de la pauvreté.

Ny Tsiky R.