Madagascar – Les interdits (fady) et leur portée
Etranges, curieux et parfois improbables, les « fady » (tabous) ont su traverser les âges et les époques et demeurent omniprésents à Madagascar. Eh oui, de génération en génération, les « fombafomba » (usages) se transmettent et les traditions se perpétuent. Superstitions ou croyances, les « à faire » et « à ne pas faire » forment un tout indissociable à la richesse culturelle malgache. Enfreindre les « fady » se traduit à une injure envers les « ancêtres divinisés » que l’on appelle « Razana ». Précédemment dans la ville de Mananjary, une jeune femme avait suscité la colère extrême des habitants en tentant d’introduire du porc sur un lieu sacré. Chose totalement interdite (fady) dans la région, ceux-ci l’ont brûlée vive ! La pratique illustre bien des cas d’« interdits » : les coups de pied au mur font perdre les grands-parents, pointer du doigt un tombeau rend lépreux, siffler au beau milieu de la nuit incarne des esprits malveillants, ne pas parler de sorcière un jeudi, pas d’enterrement le mardi, ne pas cracher à la figure des gens au prix de devenir albinos… Et les coutumes ou « Fomba » qu’il faut respecter, comme verser un peu d’alcool sur le sol ou sur le « zoro firarazana » (côté nord d’une maison) à titre d’offrande aux ancêtres avant de boire les boissons alcoolisées, tourner sept fois autour du grand baobab de Majunga le jour d’arrivée… Découvrons donc les pratiques coutumières allant de mystérieuses à insolites, parfois même insensées qui perdurent dans la civilisation traditionnelle malagasy.
L’importance des enfants
Savez-vous que l’enfance et la progéniture dite « taranaka » occupent une place cruciale au sein de la société malgache ? Certes, l’enfant est le pilier de la famille, le présent et l’avenir. D’ailleurs, bien avant sa naissance, il est soumis à différents rites ancestraux qui, selon les « Ntaolo » (ancêtres), forgeront sa personnalité. Par les bruits qui courent, le bébé serait le portrait craché de la personne contre qui la maman se dispute le plus avant sa naissance. Vous y croyez-vous ? Bref, mesdames, durant la grossesse… Ne mettez jamais des gingembres dans votre poche sinon il poussera un sixième doigt au bébé. Pour les Malgaches, les enfants sont les « dimby sy fara », ils sont sacrés et précieux. Toutefois, leurs devoirs et obligations envers leurs parents et la société ne sont pas moindres. Etant tenu du « Valim-babena », l’enfant devenu adulte, témoigne toute sa reconnaissance envers ses parents qui littéralement l’ont porté sur son dos durant toute son enfance. Ce concept de « Valim-babena » prend les formes dès plus diverses : argent, cadeaux, aides, … Parallèlement, c’est à travers les pratiques de la société que l’enfant malgache puise tout le savoir–vivre à la malagasy, à citer la tradition du « vody akoho » (croupion de volaille) qu’il faut laisser aux plus âgés en guise de respect.
Avant l’existence des établissements scolaires à Madagascar, l’éducation des enfants reposait sur la transmission des traditions orales d’une génération à une autre. Contes et légendes d’antan, récits d’expériences vécues et proverbes ont été utilisés par les aînés pour apprendre aux jeunes à distinguer le bien du mal. Une multitude de tabous et d’interdits (fady) règnent au sein des familles ou des communautés afin d’apprendre aux enfants en bas âge le savoir-vivre et l’art de bien se comporter dans la société. Par rapport à tout cela, bon nombre d’interdits ont des effets tragiques en cas de violation.
L’influence des interdits sur l’éducation des enfants
Les « fady » ou interdits sont des préceptes auxquels les malgaches d’antan se pliaient avec respect et considération. Ils se transmettent d’une génération à une autre à travers l’éducation dont les aînés ont la charge. Ne pas faire toutes ces choses considérées comme interdites était le lot des enfants en bas âge d’antan.
« Ne jamais pointer un tombeau avec un doigt au risque de perdre la phalange coupable ou de rendre lépreux la personne fautive ».
« Ne jamais donner des coups de pied au mur au risque d’entraîner le décès de la grand-mère maternelle ou paternelle ».
« Ne jamais siffler après la tombée de la nuit, sinon les fantômes vont venir ».
Bref, il y avait autant de « fady » ludiques ou rigolos qu’il y avait de communautés à Madagascar. De nombreux
« fady » ont survécu avec le temps et restent encore en vigueur. Certains sont à prendre au sérieux. La transgression de ces interdits peut engendrer un préjudice physique, moral ou matériel au coupable ou à ses entourages.
Les interdits collectifs
Parfois, les interdits s’appliquent sur une catégorie d’âge, sur une lignée de familles, sur un clan bien défini ou sur la société entière, toutes nationalités confondues. Le non-respect de ces derniers peut causer de sérieux ennuis. Chez les malgaches, il y a des « fady » collectifs régissant une lignée toute entière ou un endroit bien déterminé. C’est le cas de la consommation de tout aliment contenant de la viande de porc, de chèvre ou d’ail. Ceux qui ont osé les enfreindre ont rencontré des expériences malheureuses. Certains affirment avoir eu des pustules sur toutes les parties du corps, tandis que d’autres racontent que des mauvais esprits les ont harcelés durant leur sommeil plusieurs nuits de suite. Les tombeaux des rois et les territoires des vazimba bannissent aussi la consommation de viande de porc. Gare à ceux qui en ont consommé et qui osent s’approcher de ces lieux sacrés sans avoir pris une douche au préalable.
Les interdits sont aussi employés pour se préserver des larcins. Pour ce faire, les paysans accrochent des « kalo » (amulettes) aux branches des arbres fruitiers ou au beau milieu d’un champ. Ces amulettes sont capables de retenir le coupable collé au tronc de l’arbre ou de l’obliger à faire des travaux de champ jusqu’à ce que le propriétaire vienne sur les lieux du délit.
Alors, faites gaffe et prenez au sérieux les « fady » de Madagascar. On dit que leurs pouvoirs sont capables de traverser les frontières…
Recueillis par Athanase
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