Le problème de l’insécurité dans toutes les régions de Madagascar n’a pas changé d’un poil depuis ces dernières semaines. C’est également le cas de la population malgache en rage contre les bandits qui lui tombent sous la main et ne recule plus devant rien pour assouvir sa vengeance. Dans la majorité des cas, c’est souvent la mort qui accueille ces malfrats à bras ouvert. Rien ne va plus dans ce pays où la limite entre la barbarie et le respect des droits de l’homme n’existe presque plus. La preuve, deux individus ont une fois de plus subi une vindicte populaire à Ankazomiriotra dans la ville d’Antsirabe. Les habitants avaient été particulièrement remontés après avoir découvert que les deux hommes avaient volé des porcs dans une propriété. Sans aucun commentaire en ce qui concerne le délit, les voleurs ont été directement tabassés à mort avant d’être vulgairement enterrés dans une tombe, entassés l’un sur l’autre.

La fin

L’esprit de se faire justice soi-même étant à l’apogée de sa forme à Madagascar, les autorités malgaches n’ont toujours pas saisi l’ampleur de cette pratique. Aucune mesure radicale contre les pratiquants n’a toujours pas été prise. Or, l’esprit de vengeance de la population s’accroît de jour en jour, sans penser une seule seconde qu’il serait préférable que le coupable ou le simple présumé soit jugé selon les lois qui régissent le pays. A partir du moment où une arrestation est effectuée, les menaces de mort contre le prévenu fusent de partout, que cela soit de manière directe ou via les réseaux sociaux. Le fait que les agents des forces de l’ordre tentent à chaque fois d’arrêter la pratique de la vindicte populaire n’est plus suffisant à ce stade. La population retournera sa veste et s’en prendra instantanément aux autorités et quiconque voudra empêcher son règlement de compte. C’était le cas d’ailleurs dans la région Mampikony il y a quelques semaines de cela. Pourquoi la loi ne prévoit-elle pas en principe que tous ceux-ci qui se font justice eux-mêmes seront passibles de peine sévère ? Les raisons pour lesquelles cette règle ne s’applique pas encore pour l’instant, pour le cas de vindicte populaire, restent floues. Comme tous les autres problèmes que le pays vit actuellement, les réponses surgiront sûrement à la fin du sommet de la francophonie, qui passe avant tout, pour l’instant.

Athanase