Le verdict est tombé pour les trafiquants : 5 d’entre eux vont passer 2 ans et demi en prison, si le gardien des lieux écope de 10 mois ferme et le propriétaire de la voiture qui a servi au transport des tortues est sorti libre.

Cette affaire concerne 198 tortues saisies du côté d’Antaninarenina le 22 septembre dernier. Ces petites bêtes interdites à l’exportation ont été dissimulées dans trois valises mais c’était sans compter sur les flairs des forces de l’ordre qui, auparavant, ont été mis au parfum du délit. 7 personnes ont été appréhendées dont les 5 trafiquants, le propriétaire de la voiture à bord de laquelle les tortues ont été transportées, et le gardien de la maison qui les a abrités. Apparemment, ce dernier était bel et bien au courant de l’existence des bébés tortues. Présentés au Parquet d’Antananarivo le 26 septembre dernier, tous, sans exception, ont pris le chemin de la prison d’Antanimora mais très vite, le transporteur a obtenu la liberté provisoire. En réalité, ce dernier était le dindon de la farce et n’a jamais eu connaissance de ce qui se tramait.  Comme quoi, il est toujours bon de savoir et vérifier même qui et quoi sont dans sa voiture !
Ainsi, le procès de cette affaire s’est tenu cette semaine et hier, le verdict est tombé : 30 mois de prison ferme pour les 5 premiers et 10 mois pour le gardien du site.

Dommage et intérêt
Le propriétaire de la voiture a, quant à lui, continué sa vie sur son chemin de liberté, et ce, au bénéfice du doute. Les 6 premières personnes citées supra sont aussi condamnées à payer la bagatelle de 200 milliards d’ariary ou 1 milliard de nos anciens francs, de dommage et d’intérêt. En somme, il a fallu à la Justice malgache un peu plus d’une cinquantaine de jours pour mener ses investigations et trancher sur cette affaire, ce qui représente un délai assez court. De son côté, l’association Alliance Voahary Gasy (Avg), qui est une plateforme des organisations de la société civile œuvrant dans le domaine de l’environnement, a annoncé suivre de près cette affaire. Du coup, beaucoup estiment que  l’Avg devrait aussi aider la Justice malagasy dans les autres affaires de trafic de ce genre dont les 170 bébés tortues étoilées saisies à Roissy le 29 décembre 2014, les 143 tortues saisies à Mumbaï au mois de mars de cette année, ou encore les 130 tortues saisies à l’aéroport de Plaisance à Maurice le 13 mai 2016. Et pourquoi pas les affaires d’exploitation et d’exportation illicite de bois de rose dont cette histoire abracadabrante de guitare Gibson « rosewood » ! Il faut savoir aussi que ces organisations vertes travaillant à Madagascar bénéficient toujours des mannes de financement international – même durant la dernière transition -  et ont pu tisser des liens forts à l’étranger. Par conséquent, ces dernières pourraient être de précieux collaborateurs pour la Justice.

J.L.R