La saison de la pêche est officiellement fermée depuis le 15 octobre 2016, et ce, jusqu’au 15 décembre du mois prochain mais la population, plus précisément les pêcheurs, voit les choses autrement. Ces derniers n’accordent aucune importance aux règles imposées. En effet, durant une patrouille surprise effectuée durant la semaine passée par les agents de la brigade en charge de surveiller la fermeture de la saison des pêches, ceux-ci ont pu appréhender plusieurs individus en possession de canne à pêche de plus de 600 mètres. Sans compter les poissons séchés et autres produits que les propriétaires voulaient absolument exporter dans la ville d’Antananarivo. Il est clair que certains pêcheurs poursuivent leur travail en cachette. A qui la faute après tout puisque les malgaches figurent parmi les plus pauvres de la planète. Et d’un côté, les autorités malgaches ont du mal à gérer une situation intenable pour la majorité de la population. Et l’exemple de la ville d’Antananarivo concernant les marchands ambulants de la ville d’Antananarivo qui n’acceptent aucunement le diktat de la Commune Urbaine trouve dans l’Alaotra tout son sens. D’un autre côté, l’insécurité règne partout avec des bandits  qui ne reculent devant rien et ne cessent d’accomplir leurs méfaits, et de l’autre, les polémiques qui fusent sur chaque décision prise par le gouvernement. Ne parlons même pas de la pratique incontrôlable de la vindicte populaire, qui est de loin l’aspect le plus flagrant de la révolte de la population malgache.

Affaire personnelle

La fermeture de la saison des pêches n’est pas une nouveauté à Madagascar. La mesure est périodiquement appliquée par le ministère des ressources halieutiques et de la pêche, notamment dans l’objectif de la gestion et de la promotion de la pêche durable. Cette année, la décision n’est pas passée comme partout ailleurs. Pire, cela pourrait vite se transformer en manifestation de la révolte de la population malgache contre les autorités, d’autant que, comme nous l’avons spécifié plus haut, ces dernières ne sont plus écoutées et respectées. Et c’est devenu un fait normal dans la mesure où les hauts responsables prennent des décisions contraires à ce que l’Etat de droit indique. La preuve concrète étant la « petite » manifestation qui s’était déroulée le jeudi 10 novembre 2016 dernier, après qu’un militaire en tenue civile avait été brutalement tabassé par les agents de la Cua lors de leur assainissement des marchés. Cinq minutes à peine après l’acte barbare, un camion chargé de militaire avait effectivement débarqué devant la mairie d’Antananarivo. Or la présence active de ces agents n’est en principe requise que dans un cas de guerre civile, et non pour une affaire personnelle. En tout cas, ces derniers ont été formés pour protéger la patrie et les malgaches.

Athanase