En classe ou dans les réunions de famille, il y a toujours ce personnage : le comique. A l’étranger dans certains collèges, on lui attribue même une place d’honneur dans le livre de la promotion en tant que clown de l’année ou bien le comique de la classe ou autre chose selon les appellations. On le retrouve également dans des films comme dans les dessins animés. Il peut être comique en se mettant dans des situations sans pareilles ou à travers des quiproquos qui le font tourner en ridicule. Il peut être également tout simplement comique, de par sa personnalité ou de par son rôle. Certains en ont même fait un métier et se sont fait un nom grâce à cela comme Charlie Chaplin, Gad Elmaleh ou même les personnages de Chandler et Joé dans la série Friends ou Wile le coyotte dans le cartoon Bip Bip et Coyotte. Bref, on le retrouve partout et pour de nombreuses raisons. Une chose  est sûre, on ne s’attendait pas à le retrouver à Madagascar au mois de novembre de l’année 2016.

Le ridicule ne tue pas dit-on, mais on peut s’accorder sur le fait que cela peut vous coûter d’être renversé du pouvoir un jour de rendez-vous. En première ligne la Commune urbaine d’Antananarivo qui s’est déjà bien embêtée avec les scandales de ces dernières semaines. Pour rappel juste, les agents de la police communale effectuent sur ordre de la mairesse et de son staff le nettoyage des rues et des trottoirs de la capitale des marchands ambulants. Dans cet exercice, ces derniers ont été accusés d’avoir bousculé une vieille dame, ce qui a mené cette dernière à la mort. Une première fois, la Cua dément le fait que ses agents puissent être à l’origine de cette mort tragique. Ayant même menacé de porter plainte contre les organes de presse qui ont relayé l’information, sans suite. Une deuxième fois, ces mêmes agents de la police communale ont alors été pris sur le fait en tabassant un sous-officier de l’armée sans le savoir et sa femme enceinte de 8 mois déjà. Avec ces deux cas, la Cua s’est réellement mis à dos la population qui l’a élue et dont elle a la responsabilité. Mais cette fois, en marge du 16^ème sommet de la Francophonie, celle-ci a sans nul doute dépassé le seuil de l’entendement avec une décision qui a pu faire réagir bon nombre de citoyens. En effet, la Cua a décidé de « déporter » tous les sans-abris et les pauvres de la ville à Isotry, au Service d’entretien des bâtiments administratifs. Prétextant que cela entrait dans le programme de la Cua depuis longtemps. Mais personne n’est dupe et il apparait être ridicule de penser que les tananariviens soient des ânes qui gobent n’importe quoi comme cela. Puis ensuite, ces décisions sur décisions que prennent les tenants du pouvoir actuel comme l’interdiction de circuler des pousse-pousse et des charrettes lors de ce 16^ème sommet. Mais encore, il paraît que les bus qui relient Ivato à la capitale seront interdits de circulation également le temps de la Francophonie. On se demande alors comment les personnes qui viennent de là-bas rejoindront leur travail la semaine prochaine.

Voici ce qui est ridicule dans l’histoire. En premier, malgré les milles et une chose que le régime et la Cua tentent de faire afin de donner une bien belle image à la réalité malgache pour l’accueil de ce sommet, on leur signale que la majorité de ces invités savent déjà à quoi s’attendre. S’ils vont venir à Madagascar, ils se seront renseignés en avance de  la situation malgache et auront découvert l’état dans lequel le pays et sa population se trouvent. En second,  une fois arrivés à Madagascar, la majorité d’entre eux se demanderont où est passé la population tananarivienne ? Que répondront-ils ? Ce sera sans doute la mascarade de l’année, et à ce moment la population se montrera pour répondre à toutes ces mesures prises contre elle, et ils se sentiront bien ridicules.

Ny Aina Rahaga