Finalement, la Cua est complètement embourbée dans son projet d’assainissement des marchands ambulants de la Capitale et n’a d’autre stratégie que le bâton et taper ! Du coup, les embouteillages monstres reviennent en force tandis que les canaux d’évacuation d’eaux ne fonctionnent toujours pas. Le bilan des 14 mois de Lalao Ravalomanana à la tête de la ville d’Antananarivo est tout simplement médiocre alors que cette semaine, son équipe va entamer un nouveau chantier : la démolition des constructions illicites !

Et pour débuter cette tâche difficile, le staff de la Cua n’a trouvé mieux que le quartier populeux des 67ha. Du coup, certains observateurs estiment qu’il serait préférable de positionner en premier les éléments de l’Emmoreg car les risques d’affrontement ne sont pas à négliger. Effectivement, cette initiative est considérée par certains habitants comme une provocation de plus de la part de la Cua à l’endroit de la population urbaine pour la simple raison que cette nouvelle équipe défile toujours devant ses responsabilités depuis son arrivée à la tête de la Capitale. Et c’est bien le cas de le dire puisque pas plus tard qu’au début de la semaine, la plupart des 192 fokontany de la ville d’Antananarivo se sont trouvés sous l’eau dès les premières gouttes de pluie. Les rues et les mille ruelles de Vohitsara sont devenues impraticables tandis qu’aucune amélioration n’est constatée concernant le volet de l’accès à l’eau potable. Bizarrement, aucune borne fontaine n’a été créée en l’espace de 14 mois – rappelons que Lalao Ravalomanana a pris ses fonctions vers la fin du mois de septembre 2015 – alors que le coût de la réalisation de cette infrastructure vitale pour la propreté des habitants et des quartiers n’est pas aussi élevé d’autant que des organismes non-gouvernementaux basés à Antananarivo et œuvrant dans ce secteur n’ont jamais refusé ce genre de coup de main à la Cua.

Reines du bitume

D’un autre côté, tous constatent l’enlisement total du seul et unique projet initié jusqu’ici : la chasse aux marchands ambulants, et ce, malgré une méthode de plus en plus violent utilisée par les exécutants. Après la mort de la commerçante Ramamany, suite aux brutalités des agents de la police municipale, le tabassage des marchands devient le moyen privilégié de ces derniers. Pour rappel, un militaire et sa femme enceinte ont subi des cruautés dignes de la prison de Guantanamo et ce qui a provoqué l’arrivée en force de 2 camions pleins de membres de forces de l’ordre à l’Hôtel de ville d’Analakely. Quelques jours après, ce fut au tour d’une autre femme marchande d’endurer les mêmes violences et ce qui lui a valu quelques heures de coma. Et pas plus tard qu’avant-hier, un autre jeune homme a été victime des mêmes atrocités. Etendu sur l’asphalte de Soarano, les passants se sont relayés pour lui venir en aide alors que ce dernier aussi a perdu connaissance durant plusieurs heures. Et après la fin du sommet de la francophonie, le déplacement urbain devient impossible pour l’autre simple raison que les charrettes et les pousse-pousse sont de nouveau les reines du bitume tandis que les récents marquages au sol sont superbement ignorés par ce type de véhicule à traction humaine. Il faut dire que la Cua s’en f… royalement des règles qui devraient être appliquées à tous les usagers de la route et cette dernière préfère concentrer leurs actions sur cette chasse d’êtres humains que sont les marchands ambulants.

Bref, l’anarchie devient totale en l’espace de quelques jours partout dans la Capitale de Madagascar.

Teddy Bear