La réclamation de la dissolution de l’Assemblée nationale par les députés issus des partis de l’opposition a été accueillie, hier, comme étant une bonne nouvelle auprès de l’opinion publique. En effet, cette option a déjà été soulevée à maintes reprises par de nombreuses entités influentes du pays. D’abord, les résolutions des assises de la réconciliation nationale ont écrit noir sur blanc la dissolution de toutes les institutions, excepté la présidence. Le Gouvernement a été déjà remplacé et il ne reste plus que la Chambre basse puisqu’au moment de la résolution, le Sénat n’était pas encore effectif. Ensuite, le chef de l’Etat était déjà au bord de dissoudre l’Assemblée nationale après la tentative de motion de déchéance ratée contre Hery Rajaonarimampianina. Enfin, la Chambre basse souffre d’une flagrante mauvaise réputation à cause des affaires louches comme le trafic de drogue, la corruption, ou encore la complicité avec des dahalo, et même que certains noms de députés ont été cités à maintes reprises. De la part des électeurs, les députés ne sont plus utiles puisqu’ils ne font que voter tous les projets de loi soumis par le Gouvernement.

Récemment, les députés ont tenté d’apporter un amendement sur le projet de loi de finances initiale (LFI) 2017  en rajoutant une dépense supplémentaire d’une dizaine de milliards d’Ariary pour leur acheter des véhicules tout-terrain haut de gamme. C’était le « déclic » qui a provoqué le divorce interne entre les membres de la Chambre basse puisque seulement 47 députés ont voté la LFI sans l’amendement pour l’achat des 4×4. La situation s’est encore  une seule après puisqu’il n’y avait que 21 députés qui ont assisté à la séance plénière pour l’adoption du prochain ordre du jour. Chose curieuse, le pro-régime qui s’autoproclame comme étant la majorité constitue le noyau du corps des absentéistes.

Pourtant, un député gagne 3 millions d’Ariary par mois, en plus de 40.000 Ariary d’indemnité par session, une indemnité d’hôtel de 65.000 Ariary par jour, s’il est en mission. En plus, il gagne près de 200.000 Ariary de crédit téléphonique et de 4 millions d’Ariary pour le carburant. Au total, l’Etat dépense autour de 7 millions d’Ariary par mois pour un simple député donc 84 millions d’Ariary annuel. Si l’on dissout l’Assemblée nationale d’ici la fin de l’année, l’Etat peut économiser un minimum arrondi de 25 milliards d’Ariary, jusqu’en 2018. Un montant conséquent qui peut être utilisé pour le financement des projets sociaux notamment la construction d’infrastructures pour résoudre le problème de l’eau dans la partie sud de l’île.

Dom