« Voyager, c’est bien mais découvrir les richesses de son pays d’origine, c’est beaucoup mieux ». Tel est le leitmotiv de cette famille se composant de trois personnes pour faire le tour de Madagascar. Car après avoir vécu à l’étranger, cette mère de famille et ses deux enfants ont décidé de retourner dans leur patrie. Non seulement pour découvrir les magnifiques paysages de Madagascar, mais également afin d’en connaître la culture, et en tant que passionnés de la cuisine malagasy, faire un recueil de recettes des régions de l’île. Voyagez à travers ces récits, pour découvrir d’un autre œil les trésors de Madagascar.

Ambanja

Nous nous sommes arrêtés à Ambanja, pour une découverte gourmande: la culture du cacao ! En bordure de la rivière Sambirano, cette ville est réputée pour ses plantations de cacao, ce qui nous a donné l’occasion de visiter la plantation de la société Sambirano SA avec la très dynamique Marie Eliette.

Le cacao de Madagascar est l’un des plus réputés au monde, même s’il ne représente qu’une très faible part de la production mondiale (moins de 1%). Et c’est justement dans la vallée du Sambirano, près d’Ambanja, que provient l’essentiel de cette production. Le cacaoyer est un arbre tropical qui peut mesurer jusqu’à 15 mètres suivant les régions du monde où il est cultivé. La particularité de Madagascar, quasi unique au monde, est d’accueillir les trois variétés cultivées de cacaoyer dont la variété « Criollo », très recherchée pour son arôme prononcé et sa faible amertume.

Nous avons ainsi découvert le processus de culture du cacao. On récolte les cabosses une fois mûres en les détachant délicatement de l’arbre pour ne pas abîmer les fèves puis on retire la pulpe blanche dans laquelle les fèves sont enveloppées. Vient ensuite l’étape de la fermentation pendant laquelle les fèves sont entreposées dans de grandes caisses en bois et brassées régulièrement pour obtenir une fermentation homogène pendant environ 6 jours. C’est à ce moment que la pulpe fermente et qu’on commence à déceler les saveurs et arômes typiques du chocolat. Dernière étape, le séchage: afin d’arrêter la fermentation, les fèves sont étalées au soleil.

Après avoir fait le tour de la production de cacao, Marie Eliette nous a amené au cœur de la plantation où nous avons découvert en plus des différents cacaoyers, des manguiers, des goyaviers, des bananiers, des jacquiers, des vanilliers, des poivriers et des canneliers! Bref, une balade riche et parfumée, et c’est avec des sacs remplis de fruits que nous avons repris la route en direction de Mahajanga !

Encore merci à la plantation Sambirano SA et à Marie Eliette pour leur accueil, leurs explications et cadeaux!

Mahajanga

Mahajanga ou Majunga, capitale du Boina, région des Sakalava (« Ceux de la longue plaine ») qui occupent tout l’ouest de l’île.

Nous avons beaucoup aimé cette ville très cosmopolite, pourtant boudée par les touristes. Un peu assoupie, elle est le principal port de l’ouest du pays et abrite la plus forte communauté musulmane de Madagascar. Point de rencontre entre marins comoriens et sakalava, Majunga compte également une importante communauté de commerçants indiens et pakistanais.

Il fait chaud, très chaud à Mahajanga. Il est donc agréable de se promener le long de la corniche en fin de journée. Et surtout de profiter des fameux « masikita », les brochettes de zébu grillées accompagnées de patates douces, de bananes frites, de galettes de pains indiens et d’achards de mangues ou de papayes. Les masikita de Majunga sont particulièrement connues dans l’île, puisque les marchands s’alignent tous les soirs, notamment sur le front de mer et attirent une joyeuse foule à la recherche d’un peu d’air frais. « Riz Debout » n’a pas manqué ce rendez-vous et a posé sa caméra sur les bancs près des marchands, dans la fumée des délicieuses brochettes.

Pendant ce séjour, nous avons posé nos valises dans les bungalows autour de la piscine de la Villa Mena, une adresse accueillante qui pratique des tarifs raisonnables.

Au réveil, le matin du 2ème jour, direction Baba Khimo, le roi du khimo, un curry de viande et de pomme de terre originaire d’Inde. C’est un plat apprécié au petit-déjeuner, et nous nous sommes joyeusement mis à table dans ce restaurant qui affiche également à sa carte d’autres spécialités indiennes. Il faut dire que certaines spécialités de l’Inde sont devenues des en-cas très populaires à Madagascar et se sont intégrées dans le paysage culinaire de l’île: les sambos (samoussas) et les catless (cutlets) sont des exemples typiques de ce phénomène.

Après ce petit-déjeuner copieux, nous sommes allés sur la plage du Grand Pavois. C’est un endroit à Majunga où l’on peut se baigner et profiter des tables en bord de mer pour pique-niquer tranquillement. Une fois de plus, les produits de la mer, crevettes, poissons et calamars notamment sont exceptionnels. Crevettes au coco et carangue grillée pour une dégustation à l’ombre des paillotes.

Nous avons beaucoup aimé la ville de Majunga. Ici comme ailleurs sur l’île, il est très intéressant de voir le métissage de produits et de spécialités qui existe, un mélange très riche, à l’image de sa population et de ses paysages.

Recueillis par S.K.