Durant cette année, une cinquantaine d’attaques de dahalo ont eu lieu dans la Région du Bongolava. Résultat. Des civils ainsi que quelques gendarmes y ont laissé leur vie, les blessés se comptent par dizaine, des centaines de bœufs ont aussi été dérobés. De nombreux cas de vindicte populaire ont également eu lieu et cela à cause du constat indéniable de l’inefficacité des forces de l’ordre face à ce problème de l’insécurité. Au début du mois de novembre, on a déjà instauré un couvre feu à 22h pour le district de Tsiroanomandidy mais la mesure semblait être inefficace vu que des attaques ont encore eu lieu, ainsi la gendarmerie nationale ainsi que les forces armées ont décidé de se mobiliser massivement dans cette zone pour une opération de grande envergure. Un hélicoptère, des camions, une dizaine de 4×4 ainsi qu’une centaine de soldats ont été envoyés sur place pour prêter main-forte aux éléments déjà présents dans la zone. Le gros de l’effectif ira sur terrain pour pister et chasser les dahalo et le reste va se poster à l’entrée de chaque ville pour surveiller les possibles nouvelles attaques. Cette mesure vise surtout à arrêter la recrudescence des actes de pillage en allant chercher les dahalo dans leur tanière. Mais les forces semblent encore insuffisantes étant donné que la région compte au moins un millier de dahalo dont la plupart sont armés de fusils et que l’arrivée de la pluie risque également de compliquer la tâche des militaires. A noter également que les récentes attaques sont également les conséquences du rapatriement d’un nombre assez important de soldats à Antananarivo pour assurer la sécurité durant le sommet de la francophonie qui s’est tenu la semaine dernière. Ainsi, les bandits ont bien évidemment été au courant de cette situation et en ont profité pour multiplier les vols et les pillages. Cependant, l’initiative d’y aller pourrait être bénéfique certes mais on sait pertinemment que ces soldats ne pourraient rester éternellement dans la zone faute de moyens, contrairement aux dahalo qui, eux, bénéficient certainement de sponsorisation venant de gens haut placés. Ces derniers, pour recel, s’occupent  après de la vente des zébus sur le marché. Dès lors que les forces de l’ordre auront quitté la zone on peut aisément penser que les actes de banditisme reprendront. Ce qui est invraisemblable c’est que le nombre de soldats dispersés dans toute l’île est moindre comparé à celui dans les casernes tranquilles  de la capitale.

Ny Tsiky R.