Il s’appelle Maurice, de sexe masculin, il mesure 8m de longueur et 2m25 de hauteur. Jadis. Un jour d’été. Maurice vient au monde sur un minuscule bout de terre qui se trouve en plein milieu de l’océan. D’années en années, Maurice grandit et commence à prendre de la place sur cette petite île. Ensuite, il a été obligé de la quitter afin de trouver un autre endroit pour vivre. Il a beaucoup voyagé pour cela, visité plein de pays, et même trouvé des endroits qui lui plaisait, mais le Monde était déjà plein… Maurice est perpétuellement en voyage. Au bout d’un certain temps, il est contraint de quitter ces maisons temporaires pour d’autres. Il est arrivé depuis lundi dernier mais il partira bientôt. « Nous nous en occupons pendant tout ce mois de janvier, nous lui accordons toute notre attention jusqu’à son prochain départ. Vous pouvez également contribuer à cet accueil de passage et à ces préparatifs de voyage ». Le vernissage de cette exposition intitulé « Maurice », réalisé par Dieudonné se tiendra ce soir à 18h à l’IFM Analakely. Et l’exposition sera visible jusqu’au 22 février prochain. Cette exposition est réalisée par Dieudonné, considéré comme un magicien de la ferronnerie d’art. Il  a su imposer depuis longtemps son style particulier avec sa propre vision du monde, dans sa résidence sise à Ankazobe-Ambohimanambola. Ancien éducateur physique, il quitte ce travail et reprend  le métier de ferblantier hérité de son père. En 1996, est arrivé le projet «Action pour le développement de l’Artisanat». Dieudonné participe à la «formation design et création», offerte dans le cadre de ce projet. Il décroche par la suite une bourse de six mois à l’étranger. A son retour, il commence à appliquer ce qu’il a appris lors des formations.  Les premiers articles qu’il a fabriqués, sa femme les a vendus accidentellement au marché de l’artisan des 67ha, faisant ainsi grandir sa renommée. Dieudonné est aussi connu pour son activité humanitaire. Les commandes étant devenues trop nombreuses, il forme cinq hommes pour l’aider. Mais il ne s’est pas contenté de les recruter, il s’est également soucié du sort de leur famille. Et c’est à partir de là qu’avec sa femme Violette, ils se sont engagés à aider les personnes défavorisées, leur offrant non seulement un travail dans leur atelier de ferronnerie, mais aussi  un toit, l’accès à des soins gratuits, à l’école pour les enfants… Si un certain nombre d’artistes se sont investis dans le travail du métal, ce véritable forgeron fait du fer ce qu’il veut, allant d’objets de décoration à des œuvres artistiques hors du commun, comme la création de « Maurice » pour cette exposition.

Nirina Rasoanaivo