Les usagers de la route n’ont que deux mois pour pouvoir sillonner la ville sans se soucier des nids-de-poule. Les quelques jours de pluies ont changé la situation puisque les routes qui viennent d’être entretenues commencent déjà à retrouver leur état délabré. Le nouveau produit de réhabilitation qui a été tant médiatisé n’a pas produit son effet.

Au mois d’aout, l’Etat aurait débloqué près de 10 milliards d’ariary pour la réhabilitation des rues de la capitale. L’objectif n’était pas de soutenir la Commune urbaine d’Antananarivo (Cua) mais de sauver l’image de la ville pour l’accueil du sommet de la francophonie. Les résultats étaient palpables puisqu’en quelques semaines, les milliers de nids-de-poule qui ont infecté la ville ont disparu. Pourtant, depuis la fin du sommet, les trous recommencent à se propager comme des champignons. Il est clair que les matériaux qui ont été utilisés sont d’une très mauvaise qualité. Dans le troisième arrondissement, par exemple, les quelques jours de pluies ont presque balayé les minces couches de goudron et les rues deviennent de plus en plus impraticables comme avant. Pourtant, un nouveau produit censé résister aux intempéries ainsi qu’à l’agressivité des véhicules y a été lancé en grande pompe en juin. Les usagers expliquent que le mauvais état de l’infrastructure est la première cause des embouteillages monstre qui frappent la capitale en ce début de la période des pluies. Des techniciens en travaux publics expliquent, de leur coté, que l’état actuel des rues va se détériorer jusqu’à plus de 50% si l’Etat ne prend pas des mesures immédiates afin d’empêcher l’extension des dégâts.
Reste à savoir si les entreprises adjudicatrices des marchés de réhabilitation de ces infrastructures routières ont signé une clause de garantie dans leurs contrats. Normalement, les routes doivent tenir plusieurs années mais pas seulement 2 mois, le temps d’accueillir un événement international important. Cette pratique qui consiste à gaspiller l’argent du peuple dans des travaux sans qualité ni solidité compte parmi les fléaux qui empêchent le pays de se développer. Un Etat très pauvre comme Madagascar n’a pas les moyens de débloquer, chaque année, des milliards d’Ariary pour réhabiliter les mêmes infrastructures. Peut-être qu’il est temps pour les dirigeants de se montrer plus exigeants dans le suivi de l’utilisation du budget de l’Etat.

Dom