A Madagascar, la sous-nutrition touche près d’un enfant sur deux, avec des pics dans la région du Sud qui peuvent dépasser le seuil d’urgence. Dans le contexte du pays, il y a un fort taux de retard de croissance et des pics de malnutrition. Et près 47% des enfants sont touchés par la malnutrition chronique qui provoque des retards de croissance et de développement cognitifs. Dans sa forme aigüe, la malnutrition touche plus de 8% de la population de moins de 5 ans. Cette situation fait de la malnutrition un enjeu de santé et de développement majeur. Et ce, en engendrant chaque année une perte économique de 14,5% du produit intérieur brut du pays soit environ 1.5 milliard de dollars. Dans le Sud du pays en particulier, les épisodes de sécheresse récurrents provoquent des pénuries d’accès à l’eau potable, une baisse dramatique des rendements de la récolte et une dégradation des pâturages, qui placent les ménages dans une situation d’insécurité alimentaire aiguë. Pourtant, selon le Programme alimentaire mondial (Pam), 68% de la population du Sud souffrent déjà d’insécurité alimentaire chronique. Cette situation conduit immanquablement à un état d’insécurité nutritionnelle. D’ailleurs, en fin septembre 2016, le Bureau de coordination des aides humanitaires (Ocha) avait ainsi déclaré 8 districts en état d’urgence. Tout doit être mis en œuvre pour que les alertes de  famine, prématurées aujourd’hui, ne se transforment pas en une réalité dramatique.

Recueillis par S.K.