Ça c’était une surprise, ou pas du tout, vraiment pas pour ceux qui suivaient l’émission du couple Hollande-Valls depuis le début. Manuel Valls a en effet annoncé, le lundi 5 décembre, sa candidature à la présidence de la République Française, ce qui l’a conduit à quitter le gouvernement et son siège de premier ministre hier. « J’ai appris tellement de mes concitoyens, alors oui je suis candidat à la présidence de la République », a déclaré le Premier ministre français, sous les applaudissements, lors d’un discours dans l’hôtel de ville d’Evry, sa « ville de cœur », dont il a été maire pendant plus de onze ans. Le chef du gouvernement français a déjeuné lundi avec son patron François Hollande, envers qui il a exprimé dans son discours « la chaleur de sentiments ». Sauf que tout cela, les gens peinent à y croire, ayant déjà vu et senti le roussi au sein de l’exécutif français. Car tout de suite après que François Hollande a annoncé sa non-candidature aux élections présidentielles françaises, voici que son second se hâte d’annoncer que lui le sera.

Comme à l’accoutumée, les deux chefs de l’exécutif français avaient donc déjeuné ensemble lundi. Un tête-à-tête qu’on sentait très tendu, au lendemain d’une interview du Premier ministre au Journal du Dimanche dans laquelle il n’exclut pas de se présenter à la primaire contre le président, accentuant toujours plus la pression pour que le chef de l’Etat renonce à la présidentielle. François Hollande devait dire très vite aux Français, dès cette semaine, s’il avait l’intention de briguer un second mandat. « La plaie est en train de s’infecter, il doit trancher », lâche un de ses soutiens. « La droite a renversé la table, elle fait sa révolution idéologique, et nous, on est en train de tambouiller », déplore un élu. Et coup de théâtre, ou pas, vraiment pas, François Hollande a alors décidé de ne pas se présenter. Manuel Valls a bien joué son coup même si selon les experts, il ne risque pas d’aller bien loin dans la course à la présidence.

A Madagascar, la situation n’est pas aussi claire pour le moment même si des bruits font également état d’une guerre ouverte entre les partisans du président de la République. En dehors de la sphère de décision, l’exécutif toujours, sait bien jouer avec les nerfs et les décisions de ses détracteurs. En effet, il y a à peine un an, les tenants du pouvoir déploraient le vide dans le fauteuil d’opposition officielle. Accusant ainsi les opposants d’être ceux qui ne respectent pas la loi tout en créant des troubles au niveau de la population. A cette époque, l’opposition était qualifiée d’opposition irresponsable qui n’ose guère prendre ses engagements et ses responsabilités. Pour réponse à cela, un parti politique d’opposition s’est alors déclaré opposant officiel. Après quoi l’on s’attendait à ce que les tenants du pouvoir félicite l’initiative et mette en œuvre tous les moyens nécessaires afin de concrétiser la chose. Sauf que voilà, il apparait qu’encore une fois, il n’y a que ces derniers, à qui on a confié le pays, qui sont des immatures imbus de pouvoir et qui font de ce fait exprès d’ignorer ceux qui se dressent contre eux.

Face à cela, et étant donné que l’histoire malgache suit de près l’histoire française, ou du moins y est liée d’une manière ou d’une autre, on espère que les acteurs malgaches vont aussi suivre le chemin tracé par la « mère patrie ». François Hollande a été envoyé valser par son homme de confiance à une période où il n’avait plus besoin d’une chose de ce genre. Durant une période où il avait, au contraire, besoin du soutien de son entourage. Idem pour son homologue malgache qui se trouve actuellement en fin de mandat et dans l’impasse par manque de réalisation concrète durant deux ans de mandat déjà. Même si les tenants du pouvoir se sont réjouis d’une moisson de dollars »¸ la population désespère concernant la possibilité d’un changement de vie, ou d’un développement du pays. Au moins pour le fun dans ce cas, quelqu’un devrait envoyer valser les décideurs d’ici, et ce serait bien mieux de l’intérieur, c’est la grande tendance.

Ny Aina Rahaga