La capitale du saphir est en ébullition depuis deux jours et le risque d’émeute est grand. La raison est évidemment la fermeture de la radio Jupiter, la saisie de ses matériels et surtout le mandat d’arrêt lancé contre le journaliste Fernand Cello. Ce dernier pourrait se trouver déjà dans le …maquis !

En tout cas, Fernand Cello, journaliste membre actif du mouvement pour la liberté d’expression, est injoignable sur son téléphone depuis que les forces de l’ordre d’Ihosy sont parties à sa recherche. Avant-hier, lorsque les bruits ont couru sur la fermeture de la radio Jupiter d’Ilakaka dans le sud de l’île, quelques habitants ont couru au siège de cet organe de presse pour s’y opposer. Evidemment, les forces de l’ordre sont réellement arrivées, non seulement dans cet objectif mais aussi pour saisir tous les matériels de diffusion dont un ordinateur portable, un émetteur et entre autres, les panneaux solaires utilisés pour faire marcher la radio. Il faut savoir qu’il y a quelques mois, une équipe de la Jirama a coupé l’électricité alimentant le site. Selon Fernand Cello, un des journalistes de cette radio, aucun mandat ni autre bout de papier provenant de la Justice n’ont été montrés aux occupants du lieu pour justifier ces actes. Des membres du personnel de cette station ont aussi été emmenés par les forces de l’ordre malgré l’inexistence d’un mandat d’amener, comme nous venons de le spécifier.
Protection
Par contre, le journaliste a préféré prendre le large lorsqu’il était en connaissance d’un mandat d’arrêt délivré contre lui et le propriétaire de la radio.
Ainsi hier, c’est toute la population d’Ilakaka qui s’est insurgée contre ces décisions et par conséquent, est descendue dans les rues de la cette commune rurale pour réclamer l’arrêt immédiat de ce qu’elle estime être des abus faits par les autorités locales. A rappeler que l’origine de cette affaire est la vive contestation menée par la population d’Ilakaka – soutenue par le journaliste Fernand Cello, sur les ondes de la radio Jupiter et relayée dans la capitale par les journalistes du mouvement pour la liberté d’expression – de l’exploitation minière illicite réalisée par la société Gondwana – le pays imaginaire du chroniqueur Mamane sur la radio du monde – qui bénéficie de la protection de la préfecture d’Ihosy et de la commune d’Ilakaka. Or, non seulement, cette société ne possède aucun permis environnemental mais elle pollue les cours d’eau environnant.
D’où la forte protestation d’une grande partie de la presse de la Capitale depuis hier si par contre, l’Ordre des journalistes de Madagascar (Ojm) a préféré attendre l’évolution de la situation, notamment concernant Fernand Cello, avant de se prononcer !

J.L.R