La journée internationale de lutte contre la corruption a été célébrée hier et de nombreux organismes tant nationaux qu’internationaux l’ont marqué dans le pays. Bien évidemment, le Bianco ou Bureau indépendant anti-corruption ne pouvait manquer cette journée. Ainsi, la célébration officielle s’est tenue au ministère des Affaires étrangères à Anosy. Après les affaires qui ont couru ces derniers jours et qui continuent d’alimenter la une des actualités, le Bianco avait certaines choses à dire. Dans le cadre de la célébration de cette journée internationale de lutte contre la corruption, le Bianco a encore souligné son engagement dans une tâche qui n’est pas des plus faciles à Madagascar. Ceci en  réaffirmant hier sa volonté de « continuer la lutte contre la corruption, malgré les obstacles, ainsi que les pressions subies de la part de certaines autorités étatiques ». En effet, ces derniers temps avec les affaires qui touchaient certains proches du régime soulevées par le Bianco, les détracteurs du bureau de lutte contre la corruption ont été nombreux à se manifester. Certains dont un sénateur du nom de Riana Andriamandavy VII allant jusqu’à demander ouvertement le limogeage du directeur général du Bianco. Tout simplement donc parce qu’il ose toucher là où ça fait mal. Le Dg du Bianco a fait savoir que ce n’est point un sénateur qui décide de son limogeage ou non, et qui plus est, le Dg du Bianco étant un juge, il connait donc les procédures afférentes à son limogeage si cela devait arriver.

Pas fini

Ainsi, le Bianco semble déterminé à aller au fond des choses et comme l’a affirmé le bureau, ce ne sera pas un sénateur ou des pressions qui feront que la lutte contre la corruption doit s’arrêter. Pas plus tard qu’hier, il semblerait que le premier responsable de l’administration foncière de Manakara a été mis sous mandat de dépôt, suite à une affaire de corruption dans le domaine du foncier. L’enquête a été menée par le Bianco de Fianarantsoa. Elle a ensuite été prise en main par le tribunal compétent de Fianarantsoa. Face à tout cela, l’Ambassadeur des Etats-Unis à Madagascar, Robert Yamate, a souligné que les efforts menés par l’Etat et le régime actuel sont loin d’être suffisants. Ainsi, il a invité l’Etat malgache à fournir davantage d’efforts dans ce sens, en comptant évidemment sur le soutien des Etats-Unis. Il est vrai que la lutte contre la corruption est loin d’être une chose facile. Toutefois, certains organismes comme le Bianco ne se ménagent guère dans ce combat. La Société civile s’active également à l’exemple de l’Ong Tolotsoa avec son projet « Tsycoolkoly » qui, d’ailleurs, a été primé par l’Ambassade de France il y a quelques jours. Après cette journée internationale de lutte quoique tendue, on peut être sûr que ce n’est pas fini.

Régis Kabary